David ( rue )

                       Cette rue est en pleine transformation^ de par les démolitions qui viennent d’y être effectuées et qui se continuent. Riveraine! de la Vesdre, elle permet aujourd’hui d’en voir les berges, et la passerelle Dicktus apparaît complètement dégagée, tout comme le pont privé qui reliait des ateliers de l’usine Peltzer, situés sur  l’autre berge. Au début du siècle dernier, elle comptait à peine deux ou trois maisons et un pensionnat du collège ; seul le début était pavé et le reste était marécageux ; elle ne fut entièrement pavé qu’en 1844.

                  On la nommait, à ses débuts, « rue de la Régence » on lira sous le titre de « rue de la Régence » le sens de ce matche » courant dans la dénomination des artères de notre pays.  Elle reçut le nom de « rue David », c’est-à-dire Pierre David (Fils d’un sculpteur (qui travailla à l’ornementation de notre Hôtel de Ville), il fut fabricant de draps il était né en 1771 a dans une chute accidentelle violente, il trouva la mort en 1831. 

               Il joua un important rôle politique dans notre cité à des époques particulièrement troublées et sous des régimes différents : il est maire en 1800, désigné par le préfet français Desmousseaux, mais d’opinion républicaine sous Napoléon, il reste distant du pouvoir impérial (1808). Il joua un important rôle politique dans notre cité/ à des époques particulièrement troublées et sous des régimes différents : il est maire en 1800,\désigné par le préfet français Desmousseaux, mais d’opinion républicaine sous Napoléon, il reste distant du pouvoir impérial (1808).

               Il est conseiller de Régence de 1815 à 1830, puis bourgmestre de 1830 à 1839. Il siégea au Congrès national en 1831. Le musée communal possède un portrait posthume du peintre Laurent Olivier et un autre (sur son lit de mort) de Th. Doyen, lithographie de Sulhé et Polcké, à Verviers (1839). Enfin, on lira sous le titre « place Verte » les données relatives à la fontaine David, érigée en son honneur (1878). 

              Mais, la rue David est intimement liée à l’histoire des usines Peltzer qui y furent construites vers 1830. Sans doute, l’implantation de cette importante firme lainière dans notre région, est-elle antérieure à cette date. Son nom, tout comme les Simonis (un siècle auparavant), les Biolley, les Grand’Ry, les Zurstrassen (Hauzeur-Gérard), etc., est familier à tous les Verviétois. 

                Jean-Henri Peltzer naquit, à Stolberg, le 1er septembre 1763 ; c’était le septième de douze enfants ; étant en surnombre pour entrer dans les affaires paternelles, il émigre d’abord en France, s’intéressant au tissage et à la teinturerie, puis vint s’établir à Hodimont, commune du Duché de Limbourg, dépendant de l'Empire des Habsbourg (1785) ; on le cite comme « teinturier en bleu », en notre région (1789).

                 Au fil des temps, ses affaires se développent considérablement : il loue, de 1789 à 1800, un atelier de teinturerie à J. de Biolley, en Sommeleville ; il achète en 1801, une foulerie en Gravioule, futur siège de la firme.

               En 1796, il avait épousé à Hodimont, la fille d’un fabricant textile (dont l’usine fut fondée vers 1750) : Paul von den Bruch  , en 1805, il en hérite sa maison, rue Neuve, 13, et une des trois rames de Saucy ; à l’avènement du machinisme (cfr. rue Mali, concernant Cockerill), il possède douze assortiments de préparation et cinquante-cinq métiers à tisser, chiffres très importants pour l’époque (1806). 

              Il meurt, âgé seulement de quarante-cinq ans, en 1809, laissant un fils en bas âge, Henri-Edouard, né à Hodimont en 1797. 

              Veuve à 37 ans, Suzanne Peltzer dirige l’affaire sous le nom de «Veuve Peltzer & fils», puis en 1813, se remarie avec un Suisse, Isaak Mayor, donnant à la firme le nom de «Peltzer, Mayor & C° »  elle s’en sépare en 1820 et Henri-Edouard, qui a présentement vingt-deux ans et a appris le tissage à Louviers, prend en mains les rênes de l’affaire paternelle. 

             En 1822, Henri s’associe avec Henri Lieutenant, né à Hodimont en 1798 et décédé à Bruxelles en 1845 ; il fonde une nouvelle entreprise « Lieutenant & Peltzer » qui fonctionnera jusqu’en 1865, date de la cessation du contrat. 

            Lieutenant s’établit de son côté à Pepinster (Mousset) ; sa firme passa à son gendre Georges Regout, et devint la « Textile de Pepinster », passée elle-même entre les mains d’un industriel allemand, Müller.

           C’est alors que la firme construit les bureaux de la rue David et installe les ateliers de Gérard-Champs et de Renoupré : tissus « Nouveautés » (1832) ; première machine à vapeur (1840), machine à laver (1852), premier self-acting (1857), enfin s’ouvre la succursale de Buenos-Aires (1849). 

            Henri Peltzer meurt à Paris (1861) ; ses deux fils, Edouard et Auguste, sont seuls propriétaires et associés, sous la dénomination de
 « Peltzer & fils ». En 1876, le premier assortiment de laine peignée est installé et en 1885, une succursale est fondée à Czestochowa (Pologne), à l’époque, dans l’empire russe.

             Un accident (1893) met fin à la vie d’Auguste, qui laisse le souvenir d’un industriel doublé d’un homme social et politique, comme en témoigne une brochure éditée à son sujet. Lui succèdent alors ses fils : Paul, Georges, Auguste, René et Edouard. Son frère, Edouard, meurt en 1903 ; c’est alors la gestion de André, Emile, Gaston, Pierre, etc., de l’entreprise devenue société anonyme en 1931. D’autres artères évoquent également la famille Peltzer, telles que la « rue Ed. Peltzer-de Clermont » (1859-1934) ; et l’ avenue Peltzer.  

 
Passerelle Dicktus (devenue Pont Parotte )

            Exclusivement destinée aux piétons, elle franchit la Vesdre,

entre la rue David et la jonction de la rue Cerexhe et de la rue Saucy. —

Les récentes démolitions dans ce quartier, sur les deux rives de la Vesdre, ont complètement dégagé ce pont.


          Il n’y a guère, en partant de la rue David, on s’engouffrait sous la voûte d’un immeuble, arvâ, pour gagner la passerelle.

Son nom est dû à la fabrique Dicktus qui y était établie, rue David, au siècle dernier.








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