Briamont (place Joseph)









                   

                 

                             A l'extrémité Sud de la rue Lelotte , que l'on gravissait dur un sol schisteux, se trouvait une place, proche du point culminant de Stembert 329m d'altitude) qui méritait son ancienne appellation ( 25 Août 1910 ) "place Belle-Vue " L'on jouit en effet d'une splendide vue panoramique.

               Par décision du 12 Août 1968, le conseil communal de Stembert débaptisa cette place pour la dénommer " place J. Briamont" afin de commémorer le souvenir du Bourgmestre dont il va être parlé ci-après. 

            C'est là que se trouve le Grand Vivier, appelé jadis le " Grand Vivier du mont".

            Le mot " vivier" est d'usage courant dans nos régions; du latin vivarium , il désigne une pièce d'eau courante ou dormante, dans laquelle on nourrit des poissons pour les pêcher ensuite.La forme Wallonne est  " vivi ".

             Il faut se reporter à l'époque antérieure à la généralisation de la distribution moderne de l'eau alimentaire et ménagère, pour comprendre l'importance primordiale du vivier, remplaçant au sommet du village les cours d'eau éloignés du centre ; Vesdre, ruisseaux de Mangombroux et Mariomont. L'étang de Heusy joua un rôle analogue pour des raisons identiques (cfr place de l'église à Heusy )

                          place de l'église Heusy

  
    Jadis le grand vivier alimenta la teinturerie Winandy qui avait remplacé la brasserie du même nom.

Actuellement encore, le Grand Vivier offre aux amateurs de pêche des concours très appréciés, pour autant qu'il ne fut pas à sec.





            

            Le deuxième dimanche d'octobre, 'année septénaire'  avait lieu la fête du coucou, elle commence par des danses de la jeunesse ornée de ruban; après les vêpres, une charrette charge un homme au visage aveuglé par un sac ; le charrette est traînée par des jeunes gens armés de sabres, jusqu'au vivier où elle est poussée dans l'étang par trois fois; la  victime est dédommagée par une somme d'argent; la journée s'achève dans la liesse d'un bal local. Cette fête perdurera jusqu'en 1965.

            Le cas des magistrats communaux qui furent nommés sous l'occupation est extrêmement délicat; les uns usurpèrent les fonctions du maïeur en charge à la veille de l'invasion pour sombrer dans la collaboration  avec l'occupant; d'autres au contraire, remplacèrent un bourgmestre écarté par l'ennemi et assumèrent leur fonction délicate  avec un patriotisme périlleux au plus grand bien de leurs administrés.

            Joseph Jean-Victor Briamont , né à Stembert le 15 octobre 1905, est un de ces derniers comme en témoignent des éloges qui lui furent adressées au cours d'une manifestation de reconnaissance organisée le 28 février 1945.  

              S' intéressant à la chose publique, il est échevin des fiances et de l'instruction au moment de la mobilisation ; il sert au 51me  de Ligne et rentre de France le 17 août 1940 ; il accepte le mayorat le 21 octobre 1941, comme faisant fonction, Lambert Damseaux ayant été écarté par l'occupant ;d'une conduite civique et patriotique, il sera reconnu résistant du premier avril 1941 au 15 octobre 1944 ; il fut chef d'escouade à l'Armée Secrète ; il sabote discrètement l'occupation et évince les collaborateurs en 1940. Il rend le mayorat à Lambert Damseaux dès sa rentrée le 25 février 1945. 

              Il était membre de 'aéro-club; il siégea 26 ans au conseil communal, ce qui lui valut des éloges du Bourgmestre Sprumont, à son départ.  

               Il mourut à Stembert le 18 novembre 1965 et c'est le 21 août  1968 que sa veuve fut pressentie pour qu'elle accepte que le nom de son mari soit attribué à la Place Bellevue.









                                    Le Grand Vivier





  






                 













                    




            Le Grand Vivier Il se situe sur la place Joseph Briamont (appelée place Belle-Vue entre le 25 août 1910 et 1968) et son nom provient du latin « vivarium » qui désigne une pièce d’eau courante ou dormante dans laquelle on nourrit des poissons pour la pêche. Appelé jadis le « Grand Vivier du Mont », notre « vîvî » est une pièce d’eau d’environ 700 m² entourée d’une pelouse d’une surface à peu près équivalente. La profondeur de l’étang qui, à l’origine, avoisinait le mètre cinquante, ne fait plus aujourd’hui en son point le plus profond que 80 cm. Et cela, à cause de la grande quantité de vase qui s’est accumulée et qui recouvre le fond.

                     Le Grand Vivier ne servit sans doute jamais à l’alimentation ménagère, le village étant desservi par cinq puits. Mais dès les premières sécheresses, les sources qui les alimentaient se tarissaient et plaçaient les habitants dans un grand embarras, celui d’aller s’alimenter à Mangombroux. Ce problème fut résolu en 1856 lorsque l’on fit venir l’eau de l’intarissable ru de Mariomont jusqu’au Perron stembertois.

                      Si le Grand Vivier était, au 19me siècle, un point d’eau important pour l’agriculture et l’industrie lainière stembertoise, il est devenu depuis, et reste encore aujourd’hui, un élément important de la vie sociale et folklorique stembertoise et en plus, il permet également aux nombreux pêcheurs de venir pratiquer leur loisir en toute tranquillité.

                     Devenu au fil des années un dépotoir vaseux baigné par des eaux troubles, notre vivier ne pouvait pas rester dans cet état. Dès le 15 janvier 1992, l’asbl « le Grand Vivier » voyait le jour dans le but de défendre ce patrimoine stembertois vieux de plus de 200 ans.

                     Mais rapidement, il apparut que ce ne serait pas une mince affaire de réparer le mur défectueux. C'était, en effet, ce qu'avait décidé de faire bénévolement quelques-uns des membres de l’A.S.B.L. : ancien maçon, ouvrier du bâtiment, etc… Au risque de se faire gentiment traité de « bricoleurs de génie » par l'échevin des travaux de l'époque. De contact en contact, de la fondation Roi Baudouin au Fonds du Gaz naturel, avec le soutien financier des responsables de l'époque du « novê Leûp », le comité du « Grand Vivier » est parvenu à réunir les fonds nécessaires pour « coller une rustine sur le trou ». Mais cela ne pouvait se faire sans l'avis des ingénieurs qui affichaient un regard pour le moins dubitatif devant les propositions. Les années s’écoulaient et l'eau s'échappait inévitablement de notre vivier.

                     Les hasards de la politique entrèrent dans le jeu et amènent le plus éminent des membres, M. Jean-François Istasse, à une fonction scabinale… alors, ça « a stu reû ! » comme on dit en wallon. Sous son impulsion au début de l'année 1999, la ville alloue plus de six millions de francs belges (soit l’équivalent de 150.000 €) pour refaire le vivier de fond en comble : vidange, réfection totale du mur de barrage, nettoyage du fond, aménagement du site… allocations budgétaires qui s'élevaient au double de ce qui était prévu dans un projet du Fonds de Gaz naturel datant de 1996. Le Grand Vivier allait revivre !

                     Inexorablement le temps passait à nouveau et le Grand Vivier voyait passer grenouilles, poissons, algues et son site devenait prisé, notamment par les balades régionales du P.C.D.N. Aménagé en but de promenade avec des bancs et des poubelles, le site ne manquait pas d’attiser l’intérêt des promeneurs. Et au fil du temps, l’eau recommença à fuir, malgré les calculs avisés des ingénieurs.

                    Aujourd’hui, son état devient inquiétant : dans son peu d’eau baigne une grande quantité d’algues poussant dans la vase. La fuite dans les murs construits en 1999 font se vider le vivier plus qu’il ne se remplit puisqu’il n’est plus alimenté que par l’eau de la pluie.  Le


                                                Vivier de la Xhavée


          Signalons qu’en 1778, un autre étang plus petit fut creusé à la « Xhavée » (au-dessus de la rue des Cloutiers) pour satisfaire les fermiers d’alentour, lesquels devaient jusqu’alors s’alimenter au « Grand Vivier du Mont », notre Grand Vivier. L’étang de la « Xhavée » a été comblé sur décision du Conseil communal de Stembert en 1880.


                          la distribution d'eau



                          Si aujourd’hui l’eau courante est une chose devenue normale et indispensable pour chaque habitation, il n’en fut pas toujours de même pour notre village de Stembert. On sait que le Grand-Vivier existait déjà bien avant 1778 et qu’il servit d’abreuvoir pour les bêtes, d’approvisionnement en eaux pour le travail du textile et également d’approvisionnement en eau potable pour les habitants.  

                           Arthur Fassin, dans son livre de 1890 nous indique qu’il existait cinq puits qui alimentaient le village. A cette époque (fin du 19ème siècle), trois existaient toujours : « lu grand pusse » (le grand puits), « lu nou pusse » (le nouveau puits) et « lu fontaine dè marihau » (la fontaine du maréchal, ainsi nommée parce que située à proximité du maréchal ferrant nommé « Rahier »). Dès les premières sécheresses, ces sources se tarissaient, mettant fortement dans l’embarras la population. Il fallait aller s’approvisionner à Mangombroux. 

                           En 1804, le Conseil communal de Stembert demande l’appui du sénateur « Monge » pour obtenir des subsides afin de pouvoir prendre les eaux des différentes sources des hauteurs du village pour les amener au centre par des tuyaux. Monsieur Fassin donne l’extrait suivant : « Cette commune située sur une vaste plaine et dominée par une montagne, est privée d’eau pendant plus de neuf mois de l’année. Les habitants ne peuvent s’en procurer, non seulement pour leur consommation, mais encore pour leur bétail, qu’en faisant une demi-lieue de chemins et notamment au sein du village de Mangombroux, défaut qui dans le cas d’incendie nous réduit à l’impossibilité de porter aucun secours. Cette privation d’aliment de première nécessité nous expose en outre au grand inconvénient de ne pouvoir alimenter les fabriques de draps qui s’y sont établies, fabriques qui feraient le bonheur de cette commune en même temps qu’elles sont l’âme d’un état ».  

                            Malgré cette exposition assez éloquente et un peu exagérée de la situation, il ne fut donné aucune suite à cette requête. Ce n’est que cinquante ans plus tard que les administrateurs conçurent d’exécuter le projet. Des travaux furent entrepris dans la commune dans le but d’y chercher une source suffisante. Cela ne donna aucun résultat. En 1853, l’architecte Cornet, de Verviers, élabora un plan par lequel, allant prendre l’eau dans le ru intarissable de Mariomont, on pouvait alimenter deux fontaines. Ce projet reçut l’approbation du Conseil qui vota, le 3 mars 1853, un subside 3.000 francs sur les 6.000 francs que coûtait l’installation. La Députation permanente refusa l’accord du subside qui lui était demandé mais une nouvelle pétition, présentée en 1855 au Ministre de l’Intérieur, lui fit l’agréer. 

                            Lors de la première adjudication, le 25 février 1856, personne ne se présenta. Une autre eut lieu le 12 mars 1856 et les soumissions furent au nombre de deux. La moins élevée montait à 6.800 francs. L’adjudicataire ayant refusé l’offre de 6.200 francs (ce qui représentait un fameux budget à l’époque), le Conseil demande à exécuter ces travaux en régie, c’est-à-dire par les habitants de la commune, sous la surveillance d’un des chefs. La permission fut accordée et l’année suivante, le centre du village avait sa distribution d’eau avec son perron ou fontaine publique.

                           Le dernier fontainier de Stembert fut nommé par le conseil communal au début des années 1930. Henri Grosjean (sur la photo à droite), de son nom, natif de Verviers, le 31 mars 1897, fut le remplaçant de Monsieur Grandmaire qui habitait sur le Croupet.  

                             Il dirigea le service des eaux de la commune jusqu’au moment, fin des années 1950, où le conseil communal décida de faire gérer ce service par la Société Nationale des Distributions d’Eaux (S.N.D.E.) qui, par la suite, est devenue la S.W.D.E. (Société Wallonne des Distributions d’eaux). Il est vrai que le nombre de maisons augmentait dans notre village et qu’il était de plus en plus difficile pour un seul homme de fonctionner normalement même si le personnel ouvrier était à sa disposition pour creuser les tranchées lorsqu’une fuite d’eau venait troubler le voisinage. 

                        Notre homme allait régulièrement aux étangs de Mariomont par un chemin à travers le bois de Mariomont qui prit le nom de « sentier du fontainier » pour la bonne raison que c’était toujours par là qu’il passait pour contrôler les étangs qui alimentaient la commune par le biez d’une canalisation qui arrivait à la cabine située Place Belle-Vue (maintenant Place Joseph Briamont) et l’eau était renvoyée par une pompe derrière la maison des Jésuites, mieux connue sous l’appellation de Château des Moines, là où se trouvait le château d’eau. 

                      C’est par un système de flotteur qui faisait le même travail que votre chasse d’eau que la citerne enfouie dans le sol se remplissait. Parfois, il y avait des ratés et le trop-plein inondait la prairie en contrebas appartenant à Monsieur Wéber (père de Robert, le pharmacien de la rue de l’Eglise, en ce temps-là). Ses vaches étaient dans l’eau, le fermier prévenait le fontainier qui se rendait dans le parc pour décaler le flotteur et tout rentrait dans l’ordre.  

                  C’était aussi lui qui faisait les factures, manuellement, chaque année pour la consommation d’eau de chaque ménage et lorsque c’était fait, il voyageait dans les rues stembertoises (y compris Hautes-Crottes, les Surdents et Halleur) pour encaisser lesdites factures. 

                   Ce fonctionnaire était assermenté et de ce fait, il fut désigné, en plus de son travail, comme garde-champêtre intérimaire lors de la démission pour mise à la retraite de Monsieur Jules Mosbeux qui fut, pendant environ quarante ans, le champêtre de Stembert. Cela dura de 1945 à 1946 au moment où le conseil communal désigna Monsieur Emile Lepaon pour assurer l’ordre public dans notre commune. Lui aussi fut le dernier garde-champêtre dans notre village. 

                   Les fuites dans les conduites d’eau furent souvent sa hantise car 24 heures sur 24, cet employé communal était de service et cela 7 jours sur 7. Impossible maintenant. On pouvait aussi bien l’appeler à 21 heures comme à 3 heures du matin y compris durant la seconde guerre mondiale, ce qui lui valut d’obtenir un laissez-passer allemand. 

            En 1935, avec l’appui du bourgmestre Monsieur Lambert Damseaux, cinq personnes : le fontainier Henri Grosjean, le maréchal ferrant Jacques Landouzy (qui sera nommé commandant des pompiers), Monsieur Georges Mengden des Surdents et deux autres personnes dont les noms nous échappent, furent les fondateurs du corps des Pompiers Volontaires de Stembert (leur drapeau est d’ailleurs exposé à la Caserne des Pompiers de Verviers). Le secrétaire, de 1935 à 1957, fut notre fontainier, qui par sa fonction connaissait les bouches d’incendie placées sur le territoire stembertois.  

               En 1957, la commune, pour les mêmes raisons que le Service des Eaux, fit appel au Corps des Pompiers de Verviers pour desservir la population sans cesse plus importante sans oublier que le matériel stembertois devenait obsolète et qu’il aurait coûté trop cher pour le remplacer. C’est le cœur triste et le pas lourd que nos pompiers volontaires furent reçus dans les locaux de l’Administration Communale pour y être remerciés du travail qu’ils avaient effectué pendant ces vingt-deux années au service de la population. Ce fut le bourgmestre Monsieur Julien Jardon qui fit le discours de circonstance. 

               Début des années 60, le fontainier Henri Grosjean, le fossoyeur Jean Schillings (c’était ainsi que l’on appelait la personne qui travaillait au cimetière) et l’agent de police des Surdents, Joseph Koch, furent reçus par les édiles communaux pour recevoir la médaille à laquelle ils avaient droit. A ce moment, le bourgmestre, Monsieur Alphonse Sprumont, était à la tête de la commune. En 1962, ce fut pour notre fontainier l’heure de la retraite, ayant atteint ses 65 ans. Malheureusement, il n’en profita guère, la maladie qui le minait depuis 3 ans eut raison de lui et c’est le 26 décembre 1963 (fin 2013 il y aura 50 ans) qu’il nous quittait, laissant une veuve, une fille, un fils adoptif et leurs conjoints ainsi qu’un petit-fils de dix mois dont il en était tout bleu.
                Depuis cette époque, ce sont les services de distributions d’eaux qui se sont succédés jusqu’à la S.W.D.E. (Société wallonne des Eaux) actuelle, issue de la scission, sur base régionale en 1980, de la Société nationale des eaux. Elle fut dénommée Société wallonne de distribution d’eau jusqu’à l’adoption de son appellation actuelle en 2001.










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