Nouvelle cité partant du Thier de Hodimont
Joseph Léon Cardijn (Schaerbeek, 13 novembre 1882 -
Louvain, 24 juillet 1967) est un prélat séculier belge de l'Église catholique
romaine. Il est le fondateur en 1925 de la Jeunesse ouvrière chrétienne, en
abrégé la JOC. Créé cardinal en 1965 par le pape Paul VI, il est l'un des
principaux acteurs de l’engagement social de l’Église catholique romaine au
début du XXe siècle
Enfance et jeunesse
Joseph Léon Cardijn est né à Schaerbeek le 13 novembre
1882 de Henricus Cardijn, jardinier-cocher, et de Louisa Vandalen, domestique.
L'état de santé du nouveau-né étant préoccupant, il est envoyé au bon air de la
campagne, à Hal, dans la famille de son père. Les parents rejoindront Hal et
leur fils quatre ans plus tard et y tiendront un café et un commerce de
charbon. Ses études primaires à l'Institut Notre-Dame de Hal n'empêchent pas le
jeune garçon d'exercer divers petits métiers pour gagner quelques sous. Ainsi,
dans ce milieu laborieux et au contact de travailleurs manuels, il est très tôt
confronté aux graves problèmes rencontrés par le monde ouvrier dans le cadre de
l’industrialisation grandissante de la fin du XIXe siècle. Faut-il chercher
ailleurs les raisons de son futur engagement social ?
À l'âge de douze ans, lors de sa première communion, il
fait part à ses parents de son intention de devenir prêtre. C'est ainsi que
deux ans plus tard, il quitte Hal pour le Petit Séminaire de Malines. Ses
petits camarades du monde ouvrier voient ce départ d'un mauvais œil : Joseph,
fils d'ouvriers, poursuit des études, est-il devenu "un ami des
capitalistes" ?
Le Petit Séminaire est suivi de l'entrée au Grand
Séminaire de Malines. Durant ces années de formation à la prêtrise, il perd son
père âgé de seulement 53 ans. C'est face au lit de mort de son père que le
futur prêtre fait le serment de consacrer sa vie au service de la justice
sociale.
Le 22 septembre 1906, Joseph Cardijn, incardiné à
l'archidiocèse de Malines, est ordonné prêtre par le cardinal Désiré-Joseph
Mercier en la cathédrale Saint-Rombaut de Malines.
Jeunesse ouvrière chrétienne
En 1912, alors qu’il est vicaire dans une paroisse
ouvrière de la banlieue bruxelloise, Joseph Cardijn réunit sa première équipe
de jeunes ouvriers. Adoptant une méthode simple et originale de Révision de Vie
(Voir-Juger-Agir) il les aide à réfléchir sur leur vie ouvrière, conditions de
travail et surtout à voir comment, ensemble, ils peuvent remédier au moins aux
abus les plus évidents dans leur milieu. De tels groupes se multiplient et
donnent naissance en 1925 à la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne), un mouvement
de réflexion, formation et action catholique militant pour une plus grande
justice sociale, basée sur le respect de la dignité de chaque personne dans
l’esprit du Christ à la lumière de l’Évangile. La JOC est essentiellement un
mouvement a-politique de jeunes chrétiens, et devient rapidement une réalité
internationale, fort lié plus tard au mouvement des prêtres ouvriers (dont
beaucoup furent issus de la JOC).
Pendant la guerre
Après la victoire allemande, la JOC va s'employer à aider
au rapatriement depuis la France des réfugiés belges. Ensuite, elle contribue à
l'aide aux militaires belges prisonniers. Mais, en 1941, les organisations
belges de jeunesse sont interdites par l'occupant allemand. Joseph Cardijn
s'efforce cependant de les faire survivre avec l'aide de responsables jocistes
dont plusieurs seront arrêtés et ne reviendront pas des camps allemands.
Lui-même est arrêté, durement interrogé par la Gestapo et mis au secret1. Il
est libéré en 1942 grâce à des démarches diplomatiques, dont celles du Vatican
exercées directement sur le gouvernement de Berlin; mais il reste sous
surveillance.
Cependant, la JOC s'active à protéger des enfants juifs qui
seront cachés chez l'habitant ou dans des couvents. Déjà, en 1941, des Jocistes
étaient entrés en résistance en fondant le réseau Socrate et, en 1942, ils
fondaient avec la gauche politique, le Front de l'Indépendance (FI). Parmi les
Jocistes qui n'entrent pas dans la résistance armée, il y a ceux qui
s'efforcent de maintenir la cohésion d'une JOC clandestine et ceux qui
s'activent à cacher des enfants juifs et à soustraire les jeunes filles
réquisitionnées pour le travail obligatoire en Allemagne à s'y soustraire en
les cachant 2.
Cardijn passe les dernières années de sa vie à suivre un
peu partout dans le monde l'évolution de la JOC. Il est créé cardinal par Paul
VI en 1965. Jusqu'à ses derniers jours il reste proche de la jeunesse ouvrière,
même si les conditions de vie et de travail, dans les années 1960 ne sont plus
ce qu'il a connu personnellement dans sa jeunesse.
Ses funérailles ont lieu en 1967 en présence du prince
Albert de Belgique (actuel Albert II). Le cardinal Joseph Cardijn repose dans
une travée de l'église Notre-Dame de Laeken, faveur exceptionnelle car l'église
est celle de la famille royale dont tous les membres sont inhumés dans la
crypte. Le pape Jean-Paul II s'est recueilli sur sa tombe lors de sa venue en
Belgique en 1985.
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