rues de Verviers" ville lainières ": Cerexhe ( rue Jules )

Elle s'étend de la place Saucy (à hauteur du Pont Parotte) à la rue du Pont Léopold.

A l'origine elle s'appelait rue Neuve Ses origines s'apparentes à cells de la rue du Moulin.

Avec la rue du Moulin, elle devenait l'itinéraire établi sur le territoire de Hodimont, permettant aux fabricants de cette localité de gagner librement les fouleries de Pilate (Béribou).

Lambert Franquinet s'opposait à l'ouverture de cette voie et lorsque sa résistance fut vaincue, l'on aménagea simultanément la rue du Moulin et le vieux chemin qui reçut la dénomination de " rue Neuve"; la régence octroya en date du 30 janvier 1711, un subside de deux mille florins pour ces travaux et en fixa diverses modalités

Ce nom rappelle celui d'un échevin de Hodimont de 1900à 1903; c'était également un philanthrope jouissant de l'estime de ses citoyens pour ses généreuses activités sociales, notamment en faveur de l'enfance.

Comme les rues avoisinantes, cette artère fait a fait l'objet de transformations qui a entraîné de nombreuses démolitions de maisons des 17e et 18e siècles, ce qui a suscité des pétitions.

Son nom s'accole à l'une des rues les plus agréables de Verviers. Mais qui donc était Jules Cerexhe ?

Sortir de l'oubli une figure marquante de la société verviétoise de la fin du siècle dernier est le but de la publication dédiée à Jules Cerexhe.

Une rue en bord de Vesdre, parmi les plus accueillantes de Verviers, porte le nom de ce philanthrope dont cette biographie nous rappelle l'altruisme, mais que bon nombre de Verviétois ne connaissent que de nom.

Il naît le 24 septembre 1858, au n° 69 de la rue Neuve à Hodimont, qui est alors une commune à part entière.

Fils d'un tanneur de 27 ans et petit-fils d'un médecin de Dolhain, il est le deuxième enfant de la famille Cerexhe-Clermont. Il perd sa mère à l'âge de 17 ans. Milicien à la garnison de Verviers, il devient sous-lieutenant et émigre à Liège avec son bataillon.

C'est dans les salons de la bonne société qu'il rencontre Marie-Lucie Aen, issue de la bourgeoisie libérale de Verviers, et qu'il épouse le 6 juin 1885.

Le couple reste sans descendance, et se trouve rapidement à la tête d'une fortune appréciable provenant d'héritages divers, et qu'il consacre en grande partie aux plus déshérités.

Administrateur de l'Hospice civil de Hodimont, Jules Cerexhe adopte une enfant abandonnée sur le seuil de l'établissement. Dans sa propriété de Halleur à Stembert, au château Tiquet, le couple coule des jours paisibles jusqu'au décès de Lucie qui s'en va en 1905 à l'âge de 53 ans.

Jules Cerexhe se retrouve ainsi seul avec la fillette de deux ans dont il entérine alors légalement l'adoption. Au même moment, il abandonne ses activités à la tête de l'entreprise.

Devenu rentier, il poursuit assidûment ses oeuvres de bienfaisance. Il met en vente certains de ses immeubles pour consolider ses apports philanthropiques. Conseiller communal et échevin de Hodimont de 1900 à 1903, président de la commission des Hospices civils, il fonde en 1901 «La Goutte de lait» qui deviendra «Laiterie maternelle» amenée à distribuer des biberons stérilisés aux mamans les plus nécessiteuses.

Précurseur de l'Office de la Naissance et de l'Enfance, on lui doit la même année la création d'une première séance de consultation des nourrissons.

En 1906, il fonde encore la «Colonie Lucie» à la mémoire de son épouse, pour venir en aide aux filles adultes en difficultés. On le retrouve la même année en qualité de membre du comité provincial liégeois de l'ONE, et parmi la poignée de fondateurs de la section Verviétoise de la Croix Rouge de Belgique, dont il sera aussi le tout premier président. Il mourra à Heusy le 24 octobre 1926 à l'âge de 68 ans, et voilà bien une figure dont le souvenir méritait sans doute une telle réhabilitation.