Crotte ( rue Haute et Basse)

            

           


            Ce terme (c'est-à-dire une cavité de dissolution de grande titille) est la corruption du mot «grotte ». 


            La haute est sur la rive Nord de la Vesdre, et la basse, sur la rive Sud, que franchit la voie ferrée sous un tunnel, en allant vers l'Allemagne. C'est la proximité de la grotte des Sottais qui a inspiré cette dénomination. 

             



    
















     Au siècle dernier, l'on y trouvait l'aristocratique Casino (territoire de Stembert en 1976), de la Société du Val Sainte-Anne, dont Il est parlé à propos du « Cabinet Littéraire » (cfr. Pont-aux-Lions)




             La citation reprise à Victor Hugo (cfr. place de la Victoire) parle de Crotte.  

Verviers ville insignifiante d'ailleurs, se divise en trois quartiers qui s'appellent la chic-chac, la Basse-crotte et, la Dardanelle. J'y ai remarqué un petit garçon de six ans qui fumait magistralement sa pipe, assis sur le seuil de sa maison. En me voyant passer, ce marmot fumeur a éclaté de rire. J'en ai conclu que je lui semblais fort ridicule...

 


Le trou des Sottais


Surmontée par les ruines d’une ancienne chapelle dédiée à sainte Anne et déjà utilisée au XIIIe siècle,.



           La  grotte de la Chantoire, aussi appelée Trou des Sottais, est l'une des cavités les plus connues de la région verviétoise. Sa réputation lui vient non seulement des fouilles paléontologiques qui y ont eu lieu dès la fin du 19ème siècle, mais aussi d'une légende qui en a fait l'habitation de nutons ou sottais.

         Prenant place dans un massif calcaire couvert de taillis, cette grotte s'ouvre à quelque 8,5 m au dessus de la rive droite de la Vesdre et se présente comme un vaste couloir ascendant débouchant sur une petite salle comprenant plusieurs cheminées colmatées. 

           Son développement atteint 90 mètres environ. La faune actuelle est constituée de divers invertébrés troglophiles ainsi que plusieurs espèces de chauves-souris, observées cependant en très petit nombre au cours de ces dernières années.







   








    






LES ORIGINES DE LA CHAPELLE SAINTE-ANN A LA CHANTOIRE
         A une demi-lieue de Verviers, dans la direction de Limbourg en un  superbe décor boisé, sur la rive droite de la Vesdre et à proximité du lieu dit ès Crotte, plantée sur une petite terrasse dominant l’entrée d’une  grotte naturelle appelée Trô d’Sottais, apparaissait encore, il y a un demi-siècle, les ruines de la chapelle Sainte-Anne à la Chantoire. 
        D’après  la tradition rapportée par J.-S. Renier et le Père jésuite J.Levaux deux religieux de l’Ordre de la Sainte-Croix vinrent desservir, vers 1225  une chapelle, bâtie quelque temps auparavant, pour servir d’oratoire aux habitants des environs. 
       Une humble maison — deux petites places obscures et humides — y était contiguë. Les deux Pères Croisiers se firent bâtir une demeure à quelque distance de la chapelle, entreprirent le défrichement des bois de Xhawechamp et de Ronbouxhî, et leur séjour en ces lieux donna naissance au hameau des Croisiers, en wallon so lès Kreuhis. 
      Cependant, après un long temps, les religieux Croisiers ne parvenant même plus à se sustenter, finirent par abandonner les lieux et la chapelle tomba en ruine.
Dans ce secteur agreste, certaines appellations caractéristiques con­servées encore aux sentiers, aux bois et aux fontaines, comme aussi le titre de commune des Croisiers, ont fini par transformer ces légendes en convictions inébranlables chez les vieilles familles régnicoles. 
Le Père Jean Levaux qui étudia cette curieuse fondation religieuse aboutit à cette conclusion qu’il dut y avoir, au Val Sainte-Anne, ainsi dénommé à cause de la titulaire de la chapelle, comme un poste détaché d’une résidence, mais sous l’autorité du curé de Verviers. 
 Les deux religieux de l’Ordre de la Sainte-Croix
— le seul ordre religieux belge par ses origines, fondé à Seilles (Huy), en 1216, par Théodore de Celles — avaient pour mission de célébrer la messe et d’entretenir l’oratoire. L’époque précise à laquelle ils renoncèrent à desservir la chapelle, puis quittèrent les lieux, n’est pas connue.



— La découverte assez récente dans le Catalogue du prieuré bénédictin de Spolding (comté de Lincoln en Grande- Bretagne) au British Muséum à Londres, de certaines indications sur les débuts de l’Ordre des Croisiers, à la première moitié du XIIIe siècle, donne quelque raison à ceux qui attribuèrent la fondation primitive du Val Sainte-Anne à des religieux de l’Ordre de la Sainte Croix.
 En effet, dans le dit Catalogue où il est question de la fondation d’un couvent de Croisiers avant l’année 1247 à Quappeland (Whaplode) au comté de Lincoln, il est fait mention de ce que l’église de Sainte-Croix de Clairlieu à Seilles (Huy) avait envoyé des frères en cinq endroits, parmi lesquels Limbourg qui, de l’avis des historiens de l’ordre, ne serait autre que le Val Sainte-Anne situé entre Verviers et Limbourg.
 Cette fondation, pas plus que les quatre autres mentionnées aux environs de l’année 1247, n’ont eu qu’une existence éphémère; c’est la raison pour laquelle les Catalogues des couvents de l’ordre n’en font pas mention (Van Rooijen, Origine des Croisiers).
     A la quatrième décade du XVe siècle, l’industrie drapière verviétoise ayant pris de l’essor, la libéralité des habitants se manifesta en relevant la chapelle de la Chantoire de ses ruines. A son ombre, vers 1435, un homme pieux appelé simplement Jean, prit le titre et la bure brune des ermites, autorisé en cela par le pasteur de Verviers. 
   Vivant d’une manière très austère, à l’exemple des anciens anachorètes, il partageait son temps entre le travail et la prière. Le soin d’entretenir, de façon décente, l'oratoire lui incombait.
   Après sa mort, attirés par la vie érémitique, de pieux solitaires se succédèrent à la Chantoire. Les ermites n'étaient pas prêtres et leur nomination devait être agréée par le curé de Verviers et le Vicaire Général de Liège. Ils vivaient d'aumônes et du produit de leur culture.
   La fondation de l’ermitage du Val Sainte- Anne ou de la Chantoire fut autorisée, le 21 mai 1447, par le prince- évêque de Liège, Jean de Heinsberg, et érigée en bénéfice ecclésiastique. 
  D’après un pouillé de 1558, la dotation se montait à 10 muids d’avoine et d’épeautre. Le premier chapelain et bénéficier, désigné dans la charte de 1447, fut le prêtre Jean, fils de Waleran, de Limbourg. Ainsi que tous ses successeurs, le chapelain demeurait attaché à la paroisse de Verviers. Deux fois par semaine, il se rendait à la Chantoire pour y dire la messe. 
      Les archives citent comme bénéficier à la Chantoire, en 1544, Guillaume le Camus, recteur de l’autel de Sainte-Barbe à Stembert et, en 1588-1591, Antoine de Cortil, vicaire à Verviers. — En 1592, après l’érection de Stembert en paroisse démembrée de Verviers, la chapelle de la Chantoire lui fut rattachée. C’est ainsi que le curé de cette nouvelle paroisse exonéra désormais le bénéfice de la Chantoire. Ultérieurement, le curé de Stembert fut autorisé à célébrer, dans son église, les messes attachées au susdit bénéfice.
Après la conquête de la Belgique par les armées de la Révolution française, le domaine de la Chantoire fut détaché de Verviers et rat­taché, en 1798, à la commune d’Andrimont. 
Il fut ensuite vendu comme bien national, en 1801, à J. M. Beyne, de Liège, qui le rétrocéda, en 1820, à Iwan Simonis, de Verviers. La chapelle fut reconstruite l’année de son acquisition et retrouva certaine faveur auprès des populations voisines jusqu’en 1826, époque à laquelle commença le délabrement de l’édifice et l’arrêt du pèlerinage à sainte Anne qui, au long des siècles, avait attiré par milliers des habitants de la région.
 Bien qu’une loi française du 1er septembre 1795 eût supprimé l’institution des ermites, ceux-ci assurèrent, sans arrêt, leur relève au Val Sainte-Anne. J. S. Renier écrit que, de 1447 à 1810, l’ermite Jean n’eut pas moins de 34 successeurs (J. S. Renier et J. Levaux).
Le Musée des Beaux-Arts de Verviers conserve parmi nombre d’œuvres sculpturales anciennes, le très intéressant groupe polychromé de Sainte Anne, la Vierge et l’Enfant (début du XVe siècle) provenant de la chapelle de la Chantoire.



     C'était la limite de l'octroi ; le bureau des recettes mentionnait «taxes municipales de Verviers et Hodimont ». 









                                                                                  1850


           Il importe fort peu de savoir si l’endroit appelé aujourd’hui Crotte ou Grotte a été le berceau de Verviers. Sans contredit, un hameau a dû anciennement exister dans ce lieu : il y avait là un pont qui a été détruit en 1814 et dont la construction remontait à plusieurs siècles. 

         Dans la suite de nouvelles habitations se sont élevées dans cette partie de la vallée de la Vesdre qui avoisinait ce hameau. Ces habitations se sont successivement multipliées, en laissant entre-elles d’assez grands intervalles, jusqu'au point ,qui sépare Sommeleville de la rue Secheval, n’a été bâtie que dans le 15° siècle. Pendant que d’un côté l’on jetait ainsi les fondements d’une ville à Sommavilla, on créait une bourgade près du lieu nommé Hodimont (1).

       Ces deux endroits, qui devaient un jour se réunir, se trouvaient séparés l’un de l’autre par la rivière et une petite forêt, et ils formaient si bien deux endroits distincts que dans la suite leurs habitants n’ont consentis qu’avec peine à être confondus dans la même cité (2)

     Quant à l’époque où ces deux bourgs réunis ont commencé à porter le nom de Vervy ou Verviers, elle est enveloppée d’une obscurité impénétrable.

(1) Hody ou Hodi dans l'ancien idiome roman, signifie pénible ou odieux, el, suivant Detrooz, on qualifiait ainsi la montagne près de lamelle la rue est située. .De la Hodimont ou Mont odieux.

(2)' Autrefois, et il ne faut pas reculer fort loin, les habitants de cette partie de la "ville, située au-delà du pont actuel de l’Harmonie, s'exprimaient de façon & faire croire qu'ils venaient à Verviers lors qu'ils dépassaient la limite avec la rué Hodimont près dé celle de Spintay.












Par Gilles Joseph Nautet (1869) 

  

retranscris à l'identique berceau de Vervi ou pas ????


     En,1708, un membre du conseil de ville a pris la peine de rajeunir le style de ce radotage historique. C’est cette dernière relation, ainsi corrigée, que nous donnons ici. 


 rue haute crotte vervier


     Comme celle de la plupart des villes, l’origine de Verviers est enveloppée d’obscurités. Nos ancêtres, sans doute peu versés dans la science historique, admettaient comme vraie la tradition suivante; que le bourgmestre Jean le Mercier, qui administrait la ville en 1564,.fit transcrire tout au long dans un registre :reposant aux archives, communales.

         Il y avoit autrefois, au marquisat de Franchimont, un village appelé Crotte, vraisemblablement d’après une grotte assez curieuse qui se voit encore aujourd’hui et qu’on appelle le trou des Sottais. 

        Ce village étoit situé vis à-vis dela montagne de Hombiet sur la rive gauche de la Vesdre, sur laquelle il y avoit un pont pour aller à Liège, Maestricht et ailleurs par la voie nommée les Gris-Chevris, d’où les prairies qui sont au commencement de cet endroit le long de l’eau, retiennent encore aujourd'hui le nom de Devant-le-Pont

         Ce village ayant été détruit pendant les guerres des Sarrasin, les habitants commencèrent à défricher les bois où est aujourd'hui Vervier, et ils y bâtirent des maisons qui se multiplièrent de manière qu'en peu de temps, il s'y forma un hameau et ensuite un bourg assez considérable dans le 13* siècle, dont la rue Hodimont fut la première, laquelle fut ainsi appelée du nom d'un certain Hody qui avait bâti longtemps auparavant sur la montagne.

         Le bois s’appelait alors au vieux chêne à raison de quantité de ces arbres qui y croissaient, plusieurs desquels on avoit laissé de distance en distance, tout le long de ce bourg, vu leur beauté, leur grosseur et la belle verdure qu'ils conservoient malgré leur grande vieillesse.

          On voit même encore aujourd'hui de ces arbres (au commencement de la rue de Hodimont). Cela fit que le nom de Vieux-Chéne que portoit ce bourg, fut changé en celui de Vervy, et l'on dit que ce fut un évêque de Liège qui, passant par cet endroit et admirant la beauté et verdure de ces vieux chênes, défendit, sous peine de 14 aidante (1), d'appeler dorénavant ce lieu Vieux-Chéne, mais bien Alt und grun qui veut dire vert et vieux. Ce nom « Alt und grun » a subsisté aussi longtemps qu'on y a parlé flamand, mais le patois wallon s'y étant peu à peu introduit et ayant succédé au flamand, l'endroit a pris le nom de Vert et Vieux d'où est venu Vervi et puis Vervier.

            Il y avoit cependant plusieurs siècles auparavant, sur une éminence de ce bois, pendant que le village de Crotte subsistait, une petit chapelle que quelques personnes pieuses avoient fait bâtir en l’honneur de saint Paul, au lieu de laquelle, 

           Oger le Danois ou bien Oger Deprez, revenant d’une expédition contre les Sarrasins, fit bâtir l’an 888 une église en l’honneur de saint Remacle, qui est aujourd’hui la paroisse de la ville, ainsi que le fait voir une inscription en lettres gothiques qui se trouve sur une pierre au clocher de la dite église.

         On nommoit ce lieu où étoit la dite chapelle, Sommeleville dont la rue de Limbourg a conservé le nom ; c’était par ce chemin que les habitants du village de Crotte se rendoient à la chapelle de St.Paul avant sa destruction. Les Verviétois s’occupoient dans ce temps reculé à tirer les mines de fer de leur terrain. L’endroit nommé aujourd’hui les Roches (rouges terres) parce que la terre en est rouge, leur en fournissoit abondamment. 

         Ils travailloient le fer dans plusieurs usines desquelles on voit encore des vestiges, tant à la première Crotte que par-delà la seconde (2), du côté droit de la rivière, pour ne rien dire d’une de ces usines à marteau qui a donné le nom à la rue appelée aujourd'hui Trou du Marteau.

        Il paroit de là que le peuple de Vervier a toujours été fort et vaillant; accoutumés dès leur jeunesse aux travaux et à la fatigue, il n’est pas étonnant que ces hommes aient été bons soldats et gens de résolution, comme le reste des Franchimontois qui se sont tellement distingués dans les guerres du pays, qu’étant devenus sujets du prince de Liège, en vertu de la donation faite à saint Lambert par Réginald, quatrième du nom et dernier marquis de Franchimont, mort sans enfants, en Syrie, du temps des croisades, l’an 1012. 

        Ils ont eu l’honneur d'être préférés aux Liégeois pour la garde de leurs princes et de leur palais pendant les plus rudes guerres. Le bourg de Vervier étant réuni au pays de Liège par la donation dont on vient de parler, on y forma des lois et une judicature conformes à celles de la Cité, mais ou y laissa les poids et les mesures sur l'ancien pied, savoir : le setier conforme à celui de Liège, la livre comme celle de Cologne à 16 onces, le pot une demi-chopine moindre que celui de Stavelot, et une demi-chopine plus grand que celui de Liège ; la tonne à 64 pots, l’aime à 90. 

        Telle étoit la constitution des Verviétois qui défrichoient les terres de leurs environs à proportion qu’on en coupoit les bois pour l’entretien de leurs forges, et trouvoient ainsi de leur propre fonds de quoi subsister. Des célèbres manufactures de draps s’étoient établies dans les Flandres vers l'an 960 : elles ne firent que croître et se perfectionner dans les quatre siècles suivants.

      Elles fournissoient la France et l'Angleterre qui en achetaient les draps à grands prix. Mais vers la fin du 14°siècle, les chambres de commerce des villes des Pays-Bas, qui répondoient assez aux compagnies d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande d'aujourd'hui, voulurent faire des lois exclusives, concernant la vente des produits de leurs manufactures, même touchant la fabrique, ce qu’on nomme établir les francs métiers. 

        On prétexta d’abord la fraude et la crainte de voir bientôt la qualité des étoffes se détériorer, s’il étoit permis à tout !e monde de fabriquer, mais la vraie raison étoit de s'emparer de ce commerce à l’exclusion des autres villes. Ces lois gênantes éloignèrent les manufacturiers qui quittèrent les villes pour être plus libres dans les villages, et leurs ouvriers, ne trouvant plus à gagner leur vie dans les villes, durent les suivre.

        Les guerres entre la France et les Flandres les attirèrent ensuite dans leurs villages, à Louvain et dans d’autres villes du Brabant. Les Brabançons ne furent pas moins imprudents que les Flamands; ils mirent, à leur exemple, des entraves au commerce et des impôts aux manufactures, pratique toujours dangereuse et préjudiciable qui avoit déjà occasionné des émeutes en Flandres, car en 1302, des magistrats et autres citoyens de marque avoient perdu la vie dans un tumulte excité à Gand pour une semblable cause.

        L’année suivante, 1,500 personnes furent pareillement massacrées à Bruges dans une émeute encore plus violente, excitée pour le même sujet; Ypres avoit aussi vu périr tous ses magistrats pour la même cause ; quelque temps après les manufacturiers de draps et leurs ouvriers se soulevèrent à Louvain contre les magistrats qui furent très maltraités ; plusieurs furent tués dans la maison même où ils étoient assemblés, et les coupables s'enfuirent en Angleterre où ils portèrent leur art; d'autres, tant Flamands que Brabançons, quittèrent d’eux-mêmes, vu toutes les brouilles de leur patrie et furent s'établir partie à Leyde, partie à Vervier. 

         Cette espèce de migration des manufacturiers en Angleterre, en Hollande et dans le pays de Liège, semble être celle dont l'histoire d'Angleterre fait mention l’an 1351, en parlant de la permission qu’Edouard III accorda à ces émigrants de former des établissements dans ses Etats et des privilèges qu’il y joignit.

       Dans le temps que ces vacarmes se passoient en Brabant, les usines de fer commençoient à s’épuiser à Vervier et les forêts des environs ne fournissoient plus le bois nécessaire à l’entretien des fourneaux, de sorte que le commerce de fer y languissoit, c’étoit une raison à ces étrangers de s’y venir établir, et convertissant les usines peu occupées en fouleries et pressoirs d’huile, ils trouvèrent dans le génie laborieux de ce peuple et la disposition du terrain de quoi établir leurs manufactures de draps sur les ruines de la fonte et fabriques de fer. 

       Ainsi l’Angleterre, la Hollande et le pays de Liège furent trois temps. Celles d’Angleterre et de Hollande eurent d'abord la supériorité, mais peu à peu et à proportion que le commerce de fer s’éteignit à Vervier. 

     La manufacture des draps y prit des accroissements considérables, et le bas prix dés denrées en cette ville, en comparaison de la cherté où elles étoient en Hollande, firent que les Verviétois purent donner leurs draps à meilleur marché que les Hollandais, ce qui culbuta la fabrique de Leyde et procura à celle de Vervier une célébrité qui la mit de pair avec celle d’Angleterre, et qui attira dans ce bourg une si grande affluence de monde pour s’y établir qu’il devint bientôt trop considérable pour retenir ce nom : on songea donc d’en faire une ville, on l’entoura à cet effet de murailles garnies de portes et de quelques bastions dont on voit encore aujourd’hui des vestiges ( fortifications) ; enfin l’an 1651 elle fut érigée en ville par le prince de Liège et reconnue pour telle de ses Etats et de toute L’Europe.

    En compulsant ce qui reste de nos vieilles archives communales et les quelques particuliers laissés sur Verviers, on ne peut s’empêcher de sourire à la foi naïve de nos devanciers sur l’antique origine dé leur ville. Il semble que celte date dé 1651, que les historiens liégeois assignent à l’érection de Verviers en ville, leur pèse comme un cauchemar.

    Le défaut ou l’absence de documents certains, les contradictions, les faits invraisemblables ne les effraient point ; il en résulte qu’il serait aujourd’hui bien difficile, même en se livrait aux recherches les plus pénibles, de débrouiller ce chaos.



 (1) L'écrivain verviétois de Sonkeux, qui raconte aussi à sa manière l'origine de la ville de Verviers, dit qu'en ce temps 14 aidants valaient un demi-escalln ou 10 sous 

(2) Basse et Haute-Crotte, noms de deux fermes à proximité de Verviers.









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