Defrêcheux (avenue Nicolas)






                 Elle joint la chaussée de Theux à la jonction des rues des 3 Bacs, Moraifosse et du Tennis. Jean-Nicolas-Joseph Defrêcheux naquit au Faubourg Saint Léonard (Liège) le 10 février 1825, dans une famille originaire de l’Ourthe qui vint s’établir à Liège, aux environs de 1800, son père étant né à Tilff en 1763. 

               Il fit sa première communion en l’église Sainte Foy, âgé seulement de 9 ans et en vertu d’une autorisation spéciale de l’Evêque de Liège. Il fréquente, en première année, l’école de la chaussée Lahaut, puis les collèges de Saint-Quirin à Huy et de Liège.

            Il suit des cours à l’Université jusqu’en deuxième année de mines, mais abandonne pour raison de santé (1844). Il travaille en usine à Moresnet puis entre à Liège par suite de la santé précaire de son père qui mourra en 1848. Il a six frères et sœurs à nourrir et sa rude existence influencera son caractère. 

            En 1851, il se marie et reprend la boulangerie de son beau-père, rue de la Goffe, à l’« Ange Gardien ». 153. Par suite du décès du secrétaire du recteur de l’Université (10 novembre 1860), N. Defrêcheux lui succède (25 novembre 1860) ; il deviendra appariteur ; il abandonne la boulangerie et s’installera à Herstal puis rentre rue des Bayards ; il réétudie les mathéma¬tiques et l’anglais. 

         Il est membre du Conseil de fabrique de Sainte-Foy ; son esprit de charité l’amène à visiter les pauvres et il fera preuve d’un dévouement remarquable lors du choléra en 1866. 

         En visite aux ruines du château de Ben-Ahin (Huy), il est frappé d’une apoplexie cérébrale ; il est soigné à Lovegnée et ramené en bateau à Liège ; il vivra un an sans être complètement guéri ; une rechute l’emportera à Herstal le 26 décembre 1874 : les obsèques furent célébrées à Saint-Lambert et l’inhumation eut lieu au cimetière de Robermont. Il n’avait que 50 ans. 

        Mais, à côté de la biographie que nous venons de retracer, il y a toute une carrière littéraire à laquelle il doit son renom et que nous avons laissée pour la fin ; elle mérite que l’on s’y attarde. Sa langue maternelle étant le wallon, c’est dans cet idiome qu’il fut le créateur de l’élégie. 

« Lèyiz-m’plorer, tôt’mi veie est gâtèie Lèyiz-m’plorer, dji l’a pierdou » 


           
          Même si le wallon est aujourd’hui en régression, ces paroles 
élégiaques restent encore familières à bon nombre de nos lecteurs, surtout parmi les plus âgés. L’auteur était pratiquement un inconnu lorsqu’en six semaines,  il écrivit cette œuvre qui allait amorcer sa célébrité ; c’est sa première composition ; elle est publiée par le « Journal de Liège » le 23 juin 1854 et suscita un grand retentissement ; on raconte qu’un admirateur verviétois lui adressa une lettre de félicitation portant cette adresse laconique : « à l’auteur de Lèyiz-m’plorer » ; le pli lui arriva.

           La seconde œuvre qui consacre sa popularité est le cramignon, tout aussi connu : 

« L’avez-v’vèyoupasser ? » 

            Nous sommes en 1856 ; Defrêcheux participe à un concours de cramignons, à l’occasion du 25e anniversaire du règne de Léopold Ier ; un premier prix, par acclamation, couronne l’œuvre à la Société des vrais Liégeois. 

          Sans doute nos lecteurs savent-ils ce qu’est un cramignon. Ce terme typiquement régional bénéficie des honneurs du Grand Larousse (1960) par cette description : « chant avec paroles en français ou en wallon, qui accompagne une danse serpentine où alternent des personnes des deux sexes avançant sous la conduite d’un meneur.

         Deux amis contribuèrent à son épanouissement : un fabricant d’armes, Félix Chaumont (1820-72) et Toussaint Radoux ; il colla¬bora à l’« Almanach de Mathieu Laensberg » en 1857 à 1874, et il publie un dictionnaire des spots et proverbes wallons. 

      Son fils Charles publia, en 1877, ses œuvres complètes dont une nouvelle édition, avec Jean Haust, est sortie en 1925. Les « Silhouettes liégeoises » de Charles Gothier (1912) consacrent un écho à notre auteur, tout comme l’ouvrage édité à l’occasion du centenaire de la Belgique (1830-1930) intitulé « Les grandes figures de la Belgique indépendante ». 

     Un buste de notre auteur se trouve à l’Opéra de Liège et, lors de la commémoration du centenaire de sa naissance sa tombe fut ornée d’une plaque ainsi conçue : « Nicolas Defrêcheux, poète wallon, 1825-1925 ». Au musée de l’« Art wallon », à la Boverie, un monument rappelle ce poète ; le peintre Adrien de Witte a fixé ses traits.

        Le 2 février 1877, une rue située entre la rue Saint-Léonard et Coronmeuse, près de l’église Sainte-Foy, reçut le nom de Nicolas Defrêcheux, dans ce quartier où il avait vécu et qu’il aimait particulièrement. Herstal, Bressoux et Schaerbeeck firent de même. 

       Enfin l’édilité heusytoise fut particulièrement bien inspirée en rappelant, elle aussi, cette figure populaire (25 octobre 1908).





                                                                                                                     1850









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