Deru-Dehayes










La rue Deru à Heusy est devenue la rue Deru Dehayes par décision su Comseil Communal de Verviers du 14.12.1981









Dans un axe Nord-Sud, elle unit la rue Jean Gôme à la rue du Naimeux, à hauteur de la chaussée de Theux, en coupant la rue de l’Usine.



Par opposition au berceau du village à la place de l’Eglise, cette rue et plusieurs autres avoisinantes formaient le « bas-vinave » ; l’ap­pellation de ce dernier quartier fut confirmée par le Conseil commu­nal de Heusy en date du 28 septembre 1900.

Mais c’est le 23 décembre 1932 que le Conseil communal de Heusy remplaça la dénomination de « rue du Progrès » par le nom du bourgmestre Alexandre Deru-Dehayes.

Elu conseiller communal le 17 octobre 1887, il est nommé bourgmestre par arrêté royal du 14 janvier 1888.

Très estimé de tous les Heusytois, il fut l’objet d’une manifesta­tion grandiose, comme on savait en faire à cette époque, à l’occasion du 25e anniversaire de son entrée en fonction, (1888-1913), le 20 juil­let 1913.

Cette journée était particulièrement bien étoffée : un cortège, une cantate et un concert d’harmonie accompagné d’une audition de chant, une fête de gymnastique, un plantureux banquet (dont nous citerons le copieux menu) un feu d’artifice et enfin un bal à grand orchestre au Casino Bodet (coin de l’avenue de Spa et de l’avenue Nicolaï).

L’échevin des travaux, Gustave Glesner, présidait le comité organisateur.

Alexandre Deru présidait la « Boule de Neige » ; c’était l’œuvre qui lui était chère ; elle consistait en une société scolaire de retraite ; des versements assuraient un intérêt et des primes aux enfants des écoles qui y étaient inscrits.

Sachant qu’à l’occasion de cette manifestation on songeait à lui offrir un cadeau, Alexandre Deru précisa son désir de voir toute somme recueillie versée à la « Boule de Neige », fondée en 1898, qui comptait 400 livrets.

L’éventail des discours dénote les nombreuses sympathies dont jouissait le jubilaire : l’échevin Glesner, Henri Simonis (conseil de fabriques), abbé Beuvens (curé de la paroisse), Silvestre (instituteur en chef), Dohogne (garde-champêtre), Marchot (receveur commu­nal au nom de la « Boule de Neige »), J.B. Baivier (tontine heusytoi- se), Bleyfuesz (commissaire d’arrondissement), F. Deblon (bourg­mestre de Polleur), Melle Christophe (école des Sœurs) etc ; les méri­tes du jubilaire sont rappelés : l’éclairage public, le tramway électri­que, la distribution d’eau remplaçant les antiques fontaines, le réseau d’égout supprimant les rigoles boueuses, l’école intercommunale de Mangombroux, etc, la modernisation de Heusy qui vient de doubler sa population durant ces 25 années.

Le banquet, honoré de la présence du député-bourgmestre de Verviers, Eug. Müllendorff, et des personnes déjà citées, fut animé par une « pasquaïe » de G. Glesner. Le menu en fut impressionnant ; nous le citons parce qu’il témoigne du solide appétit de nos ancêtres qui, ironie du sort, allaient endurer, un an après, les privations alimentaires de l’occupation allemande (1914).

« Potage oriental - Bouchée impériale - Saumon du Rhin, sauce Vincent - Filet de bœuf Macédoine, pommes duchesse - Céleri demi glacé - Poulet de Bruxelles, compote abricots - Glaces, fruit, dessert. »

Le bal de clôture fut extrêmement animé.

Pour qu’il reste un souvenir tangible de la journée, un portrait, œuvre du réputé photographe Wettstein, fut offert au jubilaire et placé dans la salle du conseil ; enfin, c’est de cette même année 1913 (8 juillet) que date la dénomination de la rue qui porte son nom.
Il continua son mandat mayoral jusqu’en 1925.

Un monument fut érigé en son honneur, place Bonjean. 


A l’entrée de la rue, sur le mur du local de la « Barrière », un crucifix ne porte aucun millésime.

Au n° 29, se trouve l’entrée de la « Villa des Tilleuls » où réside actuellement M. Denis Gurdal.

Jadis cette propriété était beaucoup plus vaste ; elle voisinait avec les rues Jean Gôme et de l’Usine et fut occupée par les époux Alfred Peltzer-Sauvage et leurs fille et gendre, M. Bourgès-Peltzer.


Aux dernières décennies du XVIIIe siècle, la Villa des Tilleuls fut habitée par un curieux personnage du nom de Henri-François Pirard, plus connu sous celui d'abbé du Val Pyreau. Il naquit à Verviers où il fut baptisé le 4 octobre 1737.

D’ascendance stembertoise, son frère Toussaint Pirard épousa en 1735 Angeline Bonjean. Ils moururent tous deux à Heusy, respectivement en 1777 et 1766.

La prétendue filiation des Pirard de Stembert avec le célèbre navigateur français du XVIIe siècle, Pierre de Laval, est sans fondement aucun.
157
Ayant fait ses premières études au Collège St-Bonaventure, tenu par des Récollets, Pirard entra en religion chez les Carmes à Verviers (1754). Distingué par ses supérieurs, il fut envoyé à Paris au grand couvent de la place Maubert pour y poursuivre ses études et sa formation monastique. 

Il enseigna la philosophie aux jeunes religieux de son ordre, fréquenta la Sorbonne et y conquit des grades de bachelier puis de licencié en théologie. Pour des raisons de santé, il sollicita et obtint du Pape Clément XIV un bref de sécularisation. En difficulté à ce sujet avec l’archevêque de Paris, puis l’auxiliaire de Liège, il se rendit en Allemagne, à Francfort sur le Main, où il donna des conférences et publia des travaux d’ordre historique, biographique, philosophique, social et acquit aussi un certain renom.

 Il noua des relations avec des personnalités de l’aristocratie allemande et suédoise. Il est fait chevalier de l’Ordre de l’Etoile Polaire au titre littéraire. Le roi de Prusse Frédéric II qui l’apprécie hautement le prend à son service en qualité de lecteur (1780). Après la mort du souverain, il rentre au pays et se fixe à Heusy, où il se fait bâtir une agréable demeure. Sa retraite fut assombrie par ses démêlés avec les révolutionnaires franchimontois et liégeois, comme aussi par une inculpation d’intelligence avec une puissance étrangère à la France. Emprisonné puis acquitté, il rentre à Heusy où il décéda le 8 juin 1800.

L’existence agitée de cet ambitieux et intrigant Verviétois a fait l’objet d’une étude approfondie de la part du Président de la Société Verviétoise d’Archéologie et d’Histoire, Arsène Buchet, (à paraître dans le tome 61 des publications de cette société).





                                            1850





Nous pouvons également cité un article de Jean-Pierre Kirfel



      Charles Vivroux agrandit l'habitation de madame Alfred Sauvage, rue Alexandre Deru en 1922-1924. Il sut donner à cette vieille maison de la famille Peltzer-Sauvage l'impression d'une gentilhommière du 18°... plutôt réussi ....












1 commentaire:

  1. Bonjour,
    Il y a une erreur dans votre texte sur la famille Pirard de Heusy-Stembert. Toussaint, le frère d'Henri François Pirard, n'est pas marié à Angeline Bonjean, mais à Marie Anne Depouhon. Leur mère était Angeline Bonjean et leur père s'appelait aussi Toussaint. C'est là que réside l'erreur, je pense.

    Cordialement,

    Rita Pierar, Breda Hollande

    RépondreSupprimer