Elle se situe entre la rue Hauzeur et la rue Godin. Ouverte vers 1870, elle reçut son appellation du Conseil communal d’Ensival en date du 29 septembre 1876 afin de commémorer la mémoire d’un enfant de la cité, le pianiste et compositeur Auguste Dupont (1827-1890).
Nous devons à l’obligeance de M. J. Drossard le texte de la biographie d’A. Dupont, due à la plume de R. Michel le secrétaire honoraire du Conservatoire de musique de Verviers.
Nous le reproduisons in extenso. « La région verviétoise, qui a donné à la musique les musiciens phares que sont Vieuxtemps, Lekeu, Albert Dupuis, a aussi l’honneur d’avoir produit d’autres éléments tels les frères Dupont, nés à Ensival-lez-Verviers, où une rue porte leur nom.
L’aîné, Auguste, pianiste et compositeur fît ses études au Conservatoire de Liège, où il fut l’élève de Julheau. Premier prix en 1842 et médaille d’honneur en 1848, il voyagea en France, en Angleterre et en Allemagne avant de s’installer à Bruxelles où Fétis le choisit en 1850 comme professeur de piano au Conservatoire royal.
Pendant 30 ans, il forma une légion de pianistes de valeur et fut, avec Mme Pleyel, le professeur le plus en vue de l’époque. Le virtuose au brillant mécanisme, au jeu plein de nerf, au style bien personnel, qui forçait l’admiration, renonça à peu près à cette carrière si prometteuse pour se consacrer au professorat et, d’après Maurice Kufferath, rien n’était plus plaisant et plus touchant que de le voir aux concours annuels de sa classe.
La récompense décernée l’emplissait de joie autant que le candidat et quand par hasard le jury ne se prononçait pas comme il l’eût désiré, connaissant bien la valeur de ses élèves, il lui arriva plus d’une fois de marquer ouvertement son dépit devant le public.
Il prépara aussi une édition pédagogique des chefs-d’œuvre des grands pianistes. Toute son existence fut consacrée à l’art et emplie d’une somme de travail énorme. Malgré le labeur du professorat, il fut un compositeur fécond.
Il laissa un grand nombre d’œuvres pour piano, des chœurs, des mélodies, des concerts pour piano. Il écrivit aussi des morceaux symphoniques parmi lesquels la « Marche nuptiale », qu’il écrivit pour le mariage de sa fille, d’une « Ronde ardennaise » de belle allure pour piano à quatre mains et qui fut orchestrée après sa mort par son cadet Joseph.
Dans son discours d’adieu aux obsèques d’Auguste Dupont, en 1890, le directeur du Conservatoire, M. Gevaert, en parlant de l’œuvre du disparu, déclara que toutes les œuvres sorties de sa plume témoignaient de ses facilités dans le domaine de la création musicale et occupaient un place brillante parmi les productions contemporaines. Jusque dans ses pièces les moins étendues se trahit un goût délicat et raffiné, l’aspiration d’une âme d’artiste assoiffée de perfection.
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