Dupuis ( rue Albert)








La rue Auguste Becker à Stembert  devient (C.c.V. 14-12-81) rue Albert Dupuis. 

            Verviers a toujours été un foyer d’art musical ; on lira à ce sujet  les circonstances qui ont entouré la création de l’ancien théâtre place Verte , de la « Sté Royale de l’Harmonie » , du Conservatoire  et du nouveau théâtre  ; nos concitoyens sont amateurs de musique si bien que parmi eux, certains deviennent, à leur tour, des artistes : Vieuxtemps , Ed. Deru , Guillaume Lekeu  et nous en passons, sans compter les chorales, etc. 

              Il est heureux que cette panoplie de nos rues se complète par une rue Albert Dupuis, qui fut durant 40 ans directeur du Conservatoire. 

           Il nous souvient qu’étant le benjamin du comité créé en vue de l’érection du monument à J.S Renier (1935) nos aînés, en choisissant l’emplacement de sa statue, prévoyaient un monument A. Dupuis sur l’autre pelouse. 

          La guerre d’abord, les dépressions économiques ensuite, réduisent l’hommage à un brillant concitoyen à... une plaque indicatrice. 



Albert Dupuis naquit à Verviers le 1er mars 1877 et mourut à Bruxelles le 19 septembre 1967 à l’âge de 90 ans. 

            Son père, Guillaume, était professeur de musique à l’Athénée ; il avait huit enfants ; Albert était parmi les plus jeunes ; l’aîné, Julien, fit aussi honneur à la musique : élève à Cologne, il fonda ensuite des concerts â Lille et y professa.

            Albert n’a que huit ans quand il apprend, au Conservatoir la flûte et le violon, ce dernier instrument auprès de notre grand Alphonse Voncken . Hélas, à 14 ans, il perd son père et, sa mère partant pour l’Amérique, il est élevé par une parente aux ressources modestes. A15 ans, il est pianiste au Grand Théâtre de Verviers, ce qui aide à comprendre la faveur toute spéciale qu’il va réserver à la composition dramatique. 

           On le retrouvera d’ailleurs plus tard chef de chant (répétiteur des chœurs) à St-Eustache,maître de chapelle à St-Quentin,puis en 1905, chef d’orchestre au Théâtre de Gand. Avant cela, il a en effet connu, très jeune, la scène, l’atmosphère des coulisses, le contact des artistes lyriques. Il a 18 ans quand son talent musical se développant, et sa formation d’harmonie déjà assurée par le professeur François Duysinx, il crée son premier opéra-comique en un acte « Idylle ». 

          Lorsqu’on lit des biographies, on constate souvent que le déve¬loppement d’une carrière est l’effet d’un certain hasard ; c’est ainsi que lors d’une exécution (1896) du « Chant de la Cloche », par la Sté Royale l’« Emulation »  à laquelle assistait le maître Vincent D’Indy, celui-ci remarqua le jeune musicien et lui proposa de l’accueillir à Paris à la « Schola cantorum » qu’il venait de créer ; la modeste situation financière du jeune homme présentait une difficulté qu’Edmond Bastin, un mécène verviétois, résolut, lui permettant ainsi de partir pour Paris (janvier 1897).

          Elève des maîtres Vincent d’Indy, Alexandre Guilmant et Charles Bordes, il s’initie également à l’harmonie, à l’orgue, au chant grégorien, à l’histoire de la musique. 

         En 1897, il est présent à Spa, où l’on exécute, au profit du monu¬ment Vieuxtemps, son « Ode à Vieuxtemps » pour chœur et orchestre en présence de la reine Marie-Henriette. Mais c’est l’année suivante (15 septembre 1898) qu’âgé seulement de 21 ans, il profite de ses vacances à Paris, pour donner à Verviers le premier concert de ses œuvres : mélodies, symphonies, « Veni Creator » y furent un remarquable succès. 

         Après avoir produit d’autres œuvres de premier plan, il affronte (1898) le « Prix de Rome » avec « Cloches nuptiales », cantate du poète Verhulst ; son succès (second prix) lui vaut une réception enthousiaste dans sa ville natale avant qu’il ne regagne Paris comme chef de chant pour l’exécution des oratorios de Saint-Eustache. 

           Septembre 1900 le voit quitter Paris pour Saint-Quentin où il est maître de chapelle à la basilique ; son activité y sera intense mais après 8 mois, la nostalgie lui fait regagner Paris. symphoniques - orchestre - ballets - œuvres lyriques - oratorios - cantates - chœurs - piano - violon - violoncelle - alto - ins¬truments divers (cor, trombone, etc.) - technique du chant - chant - œuvres d’enseignement... 

         La mort mit fin à cette bouillonnante existence le 19 septembre 1967 à Bruxelles où il s’était retiré ; il avait 90 ans ; il repose au cimetière de Verviers tout comme son éminent concitoyen Henri Vieuxtemps.

          A l’occasion du centième anniversaire de sa naissance (1867- 1967), on organisa au Conservatoire de Verviers un concert sympho-nique (24 mai 1977) où furent interprétées des œuvres du maîtres, de Vieuxtemps et Lekeu tandis que ses mérites étaient exaltés par son successeur Guy Luypaert et le secrétaire de la Commission administrative du Conservatoire, le substitut M. Longrée (aujourd’hui procureur). 

BIBLIOGRAPHIE : «Albert Dupuis, un grand musicien belge méconnu », 

40 pages, sans date. Par René Michel, secrétaire du Conservatoire de Verviers, dont il fut la cheville ouvrière. 25ème Anniversaire du Prix de Rome du compositeur A. Dupuis (20 janvier 1928). Jacques Dor : « Albert Dupuis » notices biographiques et critiques - 1935 - Imprimerie Bénard, Liège. « Le petit musicologue, ce que tout musicien doit savoir » par Albert Dupuis, 1911, Imprimerie A. Kaiser.

 ICONOGRAPHIE Médaillon, par Sagehomme. Photo Wettstein, Verviers. Portrait par Marcel Begond, Verviers. Buste et médaillon par Claude Frenay. 














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