Fyon (rue)



         Elle commence au-dessus de la rue Spintay, à la naissance ( la rue de la Montagne, en face de la rue du Paradis ( Hautes-Mezelles), pour remonter vers le Nord, en dépassant la rue du Châtelet, à gauche, pour se terminer à la jonction des rues Belle-Vue et des Prairies.

      Ancien chemin vers Andrimont, elle se nommait « Basse- Voie ». Par delà le laconisme de la plaque indicatrice, il s’agit fe Monsieur Joseph Fyon (1747-1818), que son nom soit orthographié " Fyon » ou « Fion », ou précédé de la particule «de Fyon». 

      Comme nous l’écrivons pour Jardon, les Belges, on les retrouve dans le monde entier. Nulle carrière ne fut plus tumultueuse et déroutante, dans une époque particulièrement troublée : révolutions, invasion, occupations successives du pays. 

      Il naquit à Verviers, le 22 septembre 1747. Aîné d’une famille nombreuse (quatre garçons et cinq filles),Il est de parents aisés; son père, Edmond, est un drapier n n qui fut conseiller et bourgmestre de Verviers. 

      Son frère Edmond joua aussi un rôle dans la vie de notre région : né en 1750, il fut bourgmestre de Verviers et de Theux ; en 1781, il se fit construire, par Henri Douha, une maison de campagne (aujourd’hui démolie), le château de Juslenville, à Forge- Thiry, célèbre par les séjours de la reine Hortense et du mémorialiste de Sainte Hélène, Las Cases.

      Il mourut, âgé de septante- quatre ans.

        Mais, revenons au jeune Jean-Joseph : il semble bien, disent ses biographes, qu’il fit ses études au Collège Saint-Bonaventure, des Pères Récollets, puis qu’il fit des études supérieures à Liège. Nous sommes en 1769 ; il a vingt-deux ans et réside chez son père, en Thier-Mère-Dieu, dans l’immeuble qui, de nos jours, fui longtemps occupé par l’ébéniste Thirifays.

      Cette année est marquante : il est élu conseiller et il se marie avec Marie-Angéline (de ) Pirons, née en 1746, fille d’Alexandre-Paschal de Pirons, maître des Postes impériales, à qui il succédera à la mort de celui-ci. (1776), Mariage fécond, mais trop tôt terminé : sa femme meurt (1779) après lui avoir donné sept filles ; il est veuf à trente-deux ans.

       Quoique, appartenant, tant par sa propre famille que pari sa belle-famille, à la haute bourgeoisie locale, il fut un ardent défenseur des idées démocratiques ; c’était un signe des temps ; combien de révolutionnaires de 1789, ne provenaient-ils pas de la noblesse ?

      Sous l’ancien régime, la ville était administrée par deux bourgmestres, élus pour un an, entourés de conseillers ; c’était le « magistrat » ; leur pouvoir était parfois prorogé. Bourgmestre avec Joseph Zinck, en 1772, son mandat sera prorogé d’un an ; il est parmi les promoteurs du nouvel Hôtel de Ville ; il siège également comme délégué de Verviers aux Etats à Liège.

       Lorsqu’il sera écarté du pouvoir (1780), il aura été quatre fois bourgmestre et cinq fois conseiller. C’est alors qu’il devient combatif ; il anime le Club d’opposition au magistrat. Il s’en prend à l’autorité du Prince par un célèbre procès (1787) sur les reconductions du magistrat qu’il désapprouve ; il donne à cette action une publicité d’autant plus grande qu’il recourt à la Chambre impériale de Wetslaer qui, à l’époque, était en| quelque sorte, notre Cour de Cassation. 

      Il jouit d’une très grande influence sur la masse. La période révolutionnaire de 1789 sera son apogée. On compte plus d’une centaine de chansons, pamphlets, acrostiches, panégyriques, etc., en français et en wallon, qui exaltent la popularité de Fyon et égratignent ses adversaires.

    Les factums reprochent au magistrat d’induire le peuple en erreur. La fermentation s’accroît ; le 9 août, quatre à cinq cents manifestants, porteurs de la cocarde des « patriotes », font la haie depuis l’église des Carmes, jusqu’au domicile de Fyon, en Thier-Mère-Dieu, tandis que celui-ci s’en retourne, arborant aussi la cocarde.

      Enfin, le 18 août, les habitants étant en armes dans tous les quartiers, Fyon s’empare de l’Hôtel de Ville et des clefs ; les bourgmestres sont acculés à démissionner, et la voix du peuple appelle aux fonctions de bourgmestre, Fyon et Thomas Biolley, eti huit nouveaux conseillers (parmi lesquels « le chirurgien Chapuis, en Spintay »). 

       Il est d’ailleurs nommé membre du corps exécutif supérieur du Marquisat. Il sera fréquemment à Liège, mais c’est surtout vers un rôle militaire qu’il se tourne dans son amour du panache de l’uniforme. Il s’affiche en commandant des milices populaires, mais ce n’est qu’une répétition : le Tiers-Etat ayant levé deux régiments en premier une infanterie de mille hommes chacun, le second est dévolu à son commandement. 

      Il va pouvoir passer à l’action : afin de faire respecter le décret de Wetzlaer, des troupes palatines, munstériennes et mayençoises soixante mille hommes, menacent Liège; c’est l’échauffourée de Bilsen et le combat de Zutendael, ainsi que le retour des vainqueurs, la troupe de Fyon, cantonnée à Verviers et Ensival, 


        La situation se modifie : l’Autriche a maté la révolution brabançonne, et celle des Pays-Bas autrichiens; elle s’apprête à réduire l’insurrection liégeoise. Fyon figure parmi les représentants des Franchimontois qui implorent la clémence face à l’invasion autrichienne, mais, après un court délai, la principauté est investie. I es patriotes déguerpissent avant l’arrivée des Autrichiens ; fort heureusement d’ailleurs, car le pouvoir impérial prenant le pouvoir, cite les révolutionnaires fugitifs dont Fyon. 

      Celui-ci est d’ailleurs destitué et remplacé par Jean-Ignace de Franquinet, comme directeur des Postes impériales. Fyon quitte le pays de Liège pour la France (1791); celle-ci déclare la guerre à l’Autriche ; il est nommé colonel à l’armée française du Nord. 

         Il prit part à la bataille de Jemappes (1792), victoire française, et à l’engagement de Waroux ; il est commandant militaire du pays de Liège. Cette époque est particulièrement troublée, si bien que l’on ne s’étonnera pas que ses biographies ne sachent suivre son existence, année par année, mais y constatent des disparitions suivies de réapparitions. Il est incarcéré, deux mois, à Paris, puis élu président de l’assemblée générale liégeoise. 

        Mais à l’époque de la Révolution française, sous la Terreur, le Directoire, etc., les fortunes politiques sont instables : la roche tarpéienne est proche du Capitole.

         Fyon est suspect au Comité des Jacobins à Paris, où il est mis sur la sellette, son civisme étant mis en doute par un dénonciateur ; écroué, il est relâché grâce à l’intervention de Bassenge auprès de Robespierre (1794). Les événements prennent une autre tournure pour notre pays la victoire de Jourdan à Fleurus (26 juin 1794), amène celle d’Esneux et l’occupation française dans notre région (septembre 1794). 

     Fyon ne regagne pas Verviers comme les autres patriotes Il demeure à Paris, où d’autres avatars politiques le guettent ; on se souvient de la conspiration des Égaux, de Gracchus Babeuf (1795) contre le Directoire ; c’est en prison (1793-1794), que Fyon et Babeuf s’étaient liés ; dans la conjuration, il espère se voir; attribuer un rôle militaire; les conjurés sont «vendus» par un traître, et traqués ; Fyon échappe de justesse à la rafle, mais il serai finalement arrêté et déféré avec les autres inculpés, à la Haute Cour de Vendôme qui qualifie l’inculpé d’« ex-général de brigade » il a quarante-huit ans ; le procès dure trois mois (1797); Babeuf sera guillotiné, cinq autres déportés, et Fyon acquitté. 

     Il demeure à Paris, où il est élu au Conseil des Anciens du Directoire (1798), mais son élection est invalidée. Un attentat contre Bonaparte (1800) amène la condamnation de cent trente accusés, dont Fyon, qui reste introuvable. Il finira par rentrer à Liège, mais il y mène une vie obscure. C’est le 2 septembre 1818 qu’il y mourut, rue Pierreuse, numéro 348. 

    Renier rapporte cette anecdote : un passant interroge une pauvresse assise à l’entrée de l’église St Servais, où a lieu l’enterrement de Fyon ; « qui est ce mort ? » et la femme de lui répondre : c'est l’générol Fyon qu'a tant fait r’lure si narenne à Vervî. Fin bien modeste pour une aussi tumultueuse carrière. Sur le plan iconographique, le poète verviétois, Jean-Joseph Xhoffer, dessina, au crayon, un portrait de Fyon (1865) . 

L’école de la rue Fyon date de 1879.




























bas de la rue (Montagne Hautes Mézelles)



Fyon, Chatelet







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