Grétry (rue)







                Belle artère du quartier des Boulevards, elle va de l’avenue Peltzer au parc de la Tourelle, face aux rues de l’Union, du Part et de la Marne. 

              C’est l’amour des Verviétois pour l’art musical, qui les a amenés à donner à une rue, le nom du célèbre musicien liégeois en effet, contrairement à Vieuxtemps, Voncken, Deru, il ne s’agit pas d’un compositeur né en notre ville. 

         
 André-Ernest-Modeste Grétry, naquit à Liège, le 8 février 1741 ; il avait de qui tenir sur le plan musical ; en effet, son père (dont les ancêtres provenaient du hameau de Grétry, dépendance de Bolland, à quatre kilomètres de Herve), né à Mortier en 1714 et décédé en 1768, s’établit à Liège, où il fut premier violon à Saint-Martin et à Saint-Denis.

       Il eut deux fils : l’aîné, Jean-Joseph-Célestin (né en 1739) IV violoniste, et André étonna par sa précocité, dans le domaine musical Il est second violon à Saint-Denis, où le chanoine de Harlo lui procure des fonds pour aller à Rome ; il compose une messe pour Saint Denis (1760).

             Son séjour en Italie (1760-66) lui permet de fréquenter église et théâtres, et d’enrichir ses connaissances; une œuvre « Les vendangeuses » est un plein succès. 

             Le 1er janvier 1767, il quitte l’Italie pour Genève, où il obtient une recommandation de Voltaire ; à Paris, il s’affirme ; la Cour le comble d’honneurs et le dote d’une pension jusqu’à la révolution ; ce n’est qu’une interruption, car Napoléon le pensionne a son tour, lui octroyant la Légion d’Honneur qu’il venait de créer (1802). 

           Sur le plan familial, il est doublement éprouvé : il perd trois filles, en bas âge et aux talents précoces.

           Sa mère élève à Paris les sept orphelins de son frère. Il passa à Liège, où le prince-évêque Velbrück le combla de distinctions (1776) et revit encore sa ville natale en 1782. 

            Il ne nous est pas possible d’énumérer sa prodigieuse production : entre 1769 et 1803, il compose près de cinquante opéras , un ensemble d’œuvres de musique d’église, sans compter des méthodes d’enseignement musical.

            Une anecdote vaut d’être contée. A une réception de Napoléon, l’empereur s’enquiert de la ville natale de Grétry ? « de Liège » répond fièrement notre musicien, et Napoléon de s’étonner : «tiens, de Liège, je ne savais pas qu’il y avait que des cloutiers ».

            Quelques années plus tard, lors d’une nouvelle réception au palais impérial, Napoléon s’enquiert, cette fois, du nom de son hôte et, celui-ci de répondre, facétieux : «toujours Grétry, Sire, « comme il y a dix ans ». 

           Le 24 septembre 1813, il mourait à Montmorency, dans « l’Hermitage «  de Jean-Jacques Rousseau, et il est inhumé en France.

            Il légua son cœur à la Ville de Liège, où il fut transféré en non sans complications administratives courtelinesques. Ce cœur est encastré dans la statue érigée en l’honneur du brillant Liégeois, en 1842, face à l’opéra et due au sculpteur G.Geefs,

              Le transfert du cœur de Grétry vaut d’être narré : de Paris à Huy, le transport s’effectua par voie de terre. A Huy, un cortège fluvial se forma à l’aide de deux barques accouplées, couvertes de Fleurs et de drapeaux ; la Société royale d’Harmonie de Huy escorta le convoi en musique jusqu’à Liège, où il arriva le 6 septembre 1828,

            Dans la salle du Collège échevinal, à Liège, il y a un buste en marbre, exécuté par Rutxtiel. Enfin, au musée de Versailles, figure un portrait de l’artiste, peint par Mme Vigée-Lebrun.

             Le centenaire de sa mort, en 1913, donna lieu à une cérémonie honorée de la présence du roi Albert et de la reine Elisabeth, accompagnés des trois enfants royaux. Une inscription est apposée à la maison (sise 34, rue des Récollets, en Outremeuse, où se trouve un musée Grétry), inaugurée à l’occasion de ce centenaire.



château des tourelles ex Peltzer




             Compositeur originaire de Liège, André-Ernest-Modeste Grétry fut l’un des musiciens les plus prisés au 18e siècle. Ses débuts en France ne furent pourtant pas faciles car sa musique se prêtait davantage à l’italien qu’au français, mais à force de persévérance et de travail son talent finit par être unanimement applaudi. L’académie de musique de Liège porte son nom. Maison natale de Grétry.

Maison natale de Grétry.

























                                 Sa jeunesse 


       André Grétry naît à Liège le 8 février 1741 dans une famille où l’on est musicien de père en fils :  Son grand-père joue du violon pour faire danser les paysans .Son père donne des leçons de musique et occupe la place de violon principal à la collégiale de Saint-Martin à Liège .

            Quelques membres de la famille forment un petit ensemble orchestral et se produisent aux processions, fêtes patronales et aux bals populaires. Le jeune André, quant à lui, manifeste peu de dons pour la musique. Il est timide et peine à s’imposer dans la chorale où l’a inscrit son père. 

          A l’adolescence, alors que sa voix mue, il commet l’imprudence de continuer à chanter dans des tonalités aiguës et vomit du sang. Cette incommodité amène le jeune homme à renoncer au chant et à s’orienter vers la composition. Impatient d’écrire ses propres symphonies, André néglige les cours de clavecin et d’harmonie que lui fait donner son père.

         Ses premières œuvres juvéniles lui permettent d’obtenir une bourse pour se rendre à Rome, au collège Darchis, où les jeunes artistes liégeois bénéficiaient du gîte et du couvert pendant 5 ans. Alors âgé de 18 ans, Grétry entreprend le voyage à pied … 


Le Père Martini 


            A Rome !

 Arrivé à Rome, André se met à la recherche d’un maître de musique et choisit Casali, maître de chapelle (maestro di cappella) de Saint-Jean-de-Latran.

       Il lui enseigne à nouveau les bases de la composition et lui fait écrire quelques fugues. Il encourage son élève à assister aux représentations d’opéras qui s’avéreront, plus tard, avoir eu une grande influence sur la destinée du compositeur. Mais, une nouvelle fois, Grétry est incapable de se plier à une discipline rigoureuse ; Casali le congédie et lui conseille de travailler seul. Grétry se met sérieusement à la composition et se familiarise avec le style de l’opéra-bouffe qui oriente définitivement sa carrière.


          Les symphonies et pièces lyriques qu’il compose sont exécutées avec succès à Rome et lui valent l’honneur d’être choisi, à l’occasion du carnaval de 1765, pour mettre en musique un intermezzo intitulé « La Vendemmiatrice » qui obtient un franc succès et dont un air fut bissé ! Le célèbre Père Martini (futur maître de Mozart), l’aide à passer l’examen de la prestigieuse « Accademia dei Filarmonici di Bologna ». Six quatuors pour cordes et un concerto pour flûte seront encore composés en Italie mais, dans le plus grand secret, Grétry se met à rêver de Paris … 


                               Un crochet par Genève 



          Le 1er janvier 1767, après avoir séjourné près de 8 ans à Rome, Grétry prend la décision de partir en France. 

        Mais, les finances venant à manquer, il est contraint de s’arrêter à Genève, en Suisse, où il donne quelques leçons de musique et de clavecin en vue de remplir son escarcelle. Il n’y restera que quelques mois. Voltaire habite alors à Ferney. Le vieux philosophe accepte de rencontrer le jeune compositeur et lui accorde son amitié et son estime. 

      Les 2 hommes ont de longues conversations sur la prosodie et le chant à l’issue desquelles Voltaire conseilla à Grétry de ne pas tarder à se rendre à Paris. Aussitôt dit, aussitôt fait … 


Le comte de Creutz

  Paris, la ville lumière ! 


        Bénéficiant des nombreuses recommandations de Voltaire, Grétry est rapidement introduit auprès de personnages susceptibles d’aider au succès de sa carrière. Mais sa musique ne convainc pas car elle ne ressemble pas du tout à ce qui se donne alors à l’Opéra de Paris ; elle est d’un genre trop nouveau pour être comprise à la fois par les exécutants et par les auditeurs. 

          Heureusement le comte de Creutz, ambassadeur de Suède en France, ne partage pas l’opinion générale et prend Grétry sous son aile. Il lui obtient un livret de Marmontel, « Le Huron » d’après « L’Ingénu » de Voltaire, puis, 6 mois plus tard, « Lucile » où l’on retrouve le célèbre « Où peut-on être mieux qu’au sein de sa famille ». Cette fois, le succès est au rendez-vous.


 Sa carrière musicale 

Grétry décoré de la Légion d’Honneur 

        Grétry écrit ensuite 2 à 3 opéras par an qui sont donnés à la Cour en avant-première avant d’être joués dans diverses villes de France, à Bruxelles, en Allemagne, en Italie, en Suède et en Russie. 

       La comédie-ballet « Zémire et Azor » connaît un tel succès, que Grétry obtient une rente royale ! En 1774, la reine Marie-Antoinette en fait son maître de clavecin et le directeur de sa musique particulière. 

    A la Révolution Française, il perd tout naturellement la rente royale. L’un des airs de « Richard Cœur de Lion » deviendra le signe de ralliement des royalistes : « Ô Richard, Ô mon roi, l’univers t’abandonne ». 

     Grétry, adulé depuis de nombreuses années, ne succombe pas à la Terreur. Ami intime de Rouget de Lisle et de Beaumarchais, il sert rapidement la propagande révolutionnaire. 

      Il devient le protégé de Napoléon qui le décore Chevalier de la Légion d’Honneur en 1802 et Chevalier de l’Empire en 1808. Encore une fois, l’adaptation de l’un de ses airs deviendra un chant militaire populaire, au sein de la Grande Armée cette fois-ci : « La Victoire est à nous » (tiré de « La Caravane du Caire ») sera notamment entonné lors de l’entrée à Moscou.


 Son œuvre 


        Grétry laissa un nombre d’œuvres considérable parmi lesquelles on recense :  plus de 50 opéras et opéras-comiques ,des romances , des hymnes et chants révolutionnaires , de la musique instrumentale (ballets, prologues, un concerto pour flûte, 6 quatuors) , des œuvres sacrées (De Profundis, Requiem)






L’Amant Jaloux



Zémire et Azor
         











                





        Nous n’allons pas énumérer chacune de ces œuvres ; nous nous contenterons d’en épingler quelques-unes parmi les plus significatives : Représentation de « L’Amant Jaloux » à l’Opéra-Comique Représentation de « Zémire et Azor » à l’Opéra-Comique Ouverture de Guillaume Tell Couverture de la partition.

    Mais Grétry se consacre également à l’écriture de textes littéraires. On lui doit notamment : Mémoires ou essai sur la musique (3 volumes) . De la Vérité : ce que nous fûmes, ce que nous sommes, ce que nous devrions être la méthode pour apprendre à préluder.

      Les Réflexions d’un Solitaire (8 volumes)


Mémoires ou Essai sur la Musique



  Une fin de vie paisible 


          Tout à sa gloire, Grétry n’a jamais oublié sa vieille cité de Liège où il a conservé de nombreuses relations. Il y est revenu après de longues années d’absence et y a été reçu avec la plus vive sympathie.

        A partir de 1803, le compositeur réside de plus en plus souvent à Montmorency dans sa propriété de l’Ermitage. Il y meurt le 24 septembre 1813 à l’âge de 72 ans. Plus de 30.000 personnes ont assisté à ses funérailles ; l’immense cortège s’est arrêté successivement devant l’Opéra et l’OpéraComique pour y écouter des extraits de l’œuvre de Grétry.

       Suivant ses volontés, il est inhumé au cimetière du Père Lachaise à Paris, mais son cœur sera rapatrié dans sa ville natale de Liège en 1842 et déposé dans sa statue en face de l’Opéra Royal de Wallonie.







 Tombe de Grétry au Père Lachaise                        Statue de Grétry à Liège.

 Hommages C’est bien sûr à Liège qu’ils sont les plus nombreux en Belgique : 

 L’Académie de Musique de Liège porte le nom du compositeur 

 Une rue lui est dédiée ainsi qu’à Bruxelles 

 Sa maison natale a été transformée en musée

 Sa statue se trouve en face de l’Opéra Royal de Wallonie 

 En 1980, il figure sur le billet de 1.000 francs belges.











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