Hodimont (Thier de)

hameau du thier situé en face de l'ancienne voie de Liège 

             


         Du carrefour des Bruyères (cfr. ce titre) part en direction sud, vers l’ancienne limite entre Petit-Rechain et Verviers, le thier de Hodimont qui descend par une boucle sous l’autoroute, pour atteindre la rue Pierre Fanchamp. 


      Il correspond au tracé d’une voie romaine.

       Du sommet, avant la descente, la vue de la vallée de la Vesdre et ses contreforts sud constitue un des plus vastes panoramas de notre région.









On y voit la cheminée carrée ainsi que l'arrière des bâtiments de l'usine bettonville  dans leurs justes proportions; l'arrière de l'hôtel de ville de ville et de l'école des filles toujours visibles




 









         Près de l’Hôtel de la Source, là où se détache également la descente vers Dison (Pisseroule), un belvédère a été aménagé permettant au promeneur de jouir en toute quiétude d’une halte à ce point de vue remarquable. 















    



        


         Précédemment, il aura admiré une construction qui constitue un ensemble d’un grand intérêt : la « Belle Maison » (n° 41) de style Louis XV, au balcon en fer forgé et au pignon Renaissance mosane (1585), cour, dépendances, granges au porche à l’écusson daté 1722, étable à l’écu armorié (1731), etc. 





         




     Tout proche, on verra une croix (1884) qui remplace la précédente datant de 1771, ainsi qu’une ancienne borne délimitant, comme l’atteste son inscription, les juridictions de Grand-Rechain et de Petit-Rechain.

         






Une ferme (n° 53), avec tire-balle, porte les millésimes 1804 et 1805 sur les linteaux de ses portes.



     Au sommet de la colline, à l’instar d’une citadelle, face à un splendide paysage, se trouve le poste de haute-tension de Petit- Rechain, du service des grands réseaux d’Intercom (5, rue de Droixhe, Liège) ; il desservait déjà les sous-stations établies vers 1937 et répartit le courant dans la zone Est alimenant tout le pourtour de la région : Spa, Eupen, etc. La puissance y est de ± 200 MVA et présente une variété de cou¬rant depuis les plus hauts voltages jusqu’aux plus réduits. A gauche, en descendant, s’ouvre le terrain de football de la « R.U. Hodimontoise ». Sous les titres de rue de Hodimont et Montagne de l’invasion on trouvera quelques explications communes au Thier de Hodimont .



1850

1777















Au vu de ces trois plans  nous remarquons que le hameau de l'invasion est très ancien, mais aussi que les modificatins de la rue que nous évoquons.











 


















































CHAUSSÉE DU THIER DE HODIMONT A BATTICE

        Une voie romaine passait par Verviers en suivant l’ancien chemin du duc, la rue et le vieux thier de Hodimont ). 

        Mais ce chemin le plus souvent impraticable et difficile d’accès, véritable casse-cou, surnommé le tombeau des chevaux et où nombre d’hommes y trouvèrent la mort, était souvent abandonné par les voituriers qui faisaient de longs détours pour ne pas y passer.

       Ceux-ci, pour le descendre, devaient placer au travers des roues de leurs charrettes de longues perches que l’on appelait clappettes.

     Les clappettes coûtaient chacune un sol de Liège et il en fallait de 8 à 12 pour opérer facilement la descente. Les charretiers étaient obligés de prendre des chevaux d’attelage pour faire la montée, ce qui leur coûtait encore plus cher et ils perdaient beaucoup de temps pour adapter les clappettes et atteler des chevaux supplémentaires sans lesquels il eut été impossible d’arriver sur le plateau .

     La régence de Petit-Rechain, pour favoriser le commerce et l’industrie drapière florissante à Hodimont, proposa à diverses reprises, notamment le 24 avril 170S, le 26 juillet 1718 et le Ier mai 1721, de faire construire une nouvelle chaussée dans le thier de Hodimont et de solliciter de l’Empereur un octroi permettant l'établissement d'un péage dont les revenus serviraient à l'entretien de cette chaussée.

     Le 23 janvier 1722, elle envoya une requête aux directeurs des finances à Bruxelles. Ceux-ci firent la visite des lieux et décidèrent de faire exécuter deux pavés ; l’un dans la petite Grappe et l’autre dans le thier de Hodinont .

     Cependant, comme les grands chemins qui conduiraient de la montagne du thier vers Liège et Maastricht étaient si défectueux que l’on pouvait à peine y passer, la régence demanda un octroi à l’Empereur Charles VI qui lui permit l’établissement d’un pavé dans les endroits les plus mauvais, ainsi que des droits de péage dont le produit serait affecté à la réfection de ces chemins. 

    Cet octroi fut obtenu le 1 er septembre 1730, ainsi que la concession d’une demi-barrière garantie pour 50 ans. 

   Le baron de Libotte, nous ne savons pour quel motif, protesta contre cette résolution . Dans la même assemblée, tenue le S mars 1730, on décida d’emprunter 1403 écus et de prendre l’avis d’ingénieurs pour savoir par où l’on devait commencer les travaux.

    Les habitants étaient exemptés du péage pour cultiver leurs terres, de même que les moulins et les fouleries pour transporter leurs produits. 

   Le 25 juillet 1731, les bourgmestres Delcour et Nivelle convoquèrent une assemblée des manants en l’absence du seigneur et malgré la protestation de celui-ci et des autres régents.

    Le 13 août, une autre assemblée cassa les décisions prises dans celle du 2S juillet, à savoir, qu’en choisirait deux ingénieurs pour élaborer un autre tracé de la chaussée et que l’entrepreneur serait invité à hâter les travaux.

   Les bourgmestres, forts de leur bon droit, attaquèrent la communauté devant la Haute Cour de Limbourg, qui leur donna gain de cause. Les manants décidèrent de ne pas appeler de cette sentence; toutefois, ceux qui étaient d’un avis contraire, pouvaient le faire à leurs frais personnels .

    Le 21 février 1732, les bourgmestres voulant rentrer dans les frais du procès, s’adressèrent à la Communauté, qui, le 4 mars, protesta avec véhémence contre cette prétention . Ce fut seulement le 26 septembre de l’année suivante qu’on leur donna 20 écus pour terminer le différend . 

    L’adjudication des travaux avait été fixée au 2 mars 1731. L'entrepreneur devait, d’après les clauses du cahier des charges, avoir terminé les travaux au mois d’août 1732 et entretenir la chaussée pendant 3 ans. 

   Le 3 mars, un sieur Pontier s’offrit pour exécuter ce travail au prix de 60 florins la verge. Comme il ne présentait pas des garanties suffisantes, l’adjudication fut retardée jusqu’au 17 juin. L’entrepreneur Renard l’obtint moyennant 50 florins la verge de 18 pieds de pavé.

     Le 19 novembre, la petite Grappe fut adjugée au même, au prix de 25 florins la verge . Ce pavage avait été jugé nécessaire pour détourner les eaux venant de la montagne. 

      La régence, composée du mayeur Grodent, des bourgmestres Lerize et Delcour, ainsi que des échevins Joiris et Leruth, fut autorisée à visiter les lieux et à s'entendre avec l’entrepreneur pour conclure cette convention. 

    Comme ce dernier avait fait de fortes avances à la communauté, celle-ci permit à la régence d’emprunter de nouveau 1000 écus ; de cette somme 3000 florins furent remis à l’entrepreneur et le reste fut donné au bourgmestre Lerize pour être employé à la petite Grappe .

    Le 24 novembre, un nouvel emprunt de 4000 florins fut fait à L. Franquinet, pour payer le pavage du thier de Hodimont. Le 17 décembre, on emprunta encore 1000 écus ; et le 7 septembre 1734, la régence remit les revenus de la chaussée au plus offrant . 

   Le 21 septembre 1735, l’entrepreneur Renard fut invité à faire évacuer, à ses frais, les terres déposées dans les prairies Delhez et Haar et à les faire transporter dans les endroits désignés par la Régence . Pour éviter des difficultés dans l’avenir au sujet des revenus de la chaussée, une assemblée décida de demander l’interprétation de l’octroi, le 24 août 1745 ).

    Le i5 mai 1749, la Régence présenta une requête au souverain Conseil de Brabant, pour obtenir la permission de prolonger la chaussée par deux branches ; l’une vers Grand-Rechain et l’autre vers Herve, et d'exiger un péage double de celui que l’on percevait à Hodimont . 

   Le 25 octobre 1751, rassemblée des manants résolut de poursuivre la construction de la route dans l’intérieur du village et de réparer les autres chemins. Le seigneur de Libotte était de cet avis, tandis que le procureur Leruth était partisan d'attendre, avant de rien décider, l’achèvement de la chaussée d'Aix à Liège ; mais le premier avis fut adopté . Dès que les travaux de cette dernière route furent commencés, la régence demanda à Bruxelles la permission de prolonger le pavé du thier de Hodimont jusqu'au village de Battice.

    La requête fut renvoyée aux Etats du Limbourg pour information. Ceux-ci donnèrent un avis défavorable parce que cette chaussée, a leur avis, était de nature à favoriser trop les Liégeois en procurant au commerce de Verviers un accès trop facile vers l’Allemagne . 

   Cependant la communauté de Petit-Rechain commit les bourgmestres et les régents, pour soigner les intérêts des manants, qui admirent qu’une partie de la route serait faite aux frais de la caisse communale. Malgré ses requêtes successives, voyant qu’elle n’aboutissait à rien, elle n’hésita pas à passer outre les défenses des Etats et mit en adjudication les travaux de la nouvelle chaussée. 

   Aussitôt une plainte fut déposée à Bruxelles et l’autorité supérieure, par l’intermédiaire du marquis de Botta, fit porter la défense, le 21 juillet 1752, de commencer les travaux en question. Une commission fut alors nommée pour protester au nom de la communauté .

   Le 9 octobre, le mayeur Simar mit la régence en demeure de réparer la rue de la Moinerie, rendue impraticable par les travaux exécutés en cet endroit, ou de faire tracer un chemin par les prairies.

   Les régents ripostèrent que l’interdiction de construire la chaussée ne stipulait pas que cette route devait être remise dans son état primitif et que, s’il persistait dans sa manière de voir, il en supporterait seul les conséquences . Cependant les représentations nécessaires furent faites en haut lieu, car le 31 octobre, la Moinerie était réparée . 

   En novembre 1759, les Etats de la province faisaient encore des difficultés pour faire passer l’alignement de la chaussée de Battice par Petit-Rechain; la Commune décida alors de faire construire, à ses frais, à la décharge des Etats, la partie de la route qui passerait sur son territoire .

   Enfin, après de nombreux pourparlers, l’octroi fut délivré le 7 février 1760 et le travail mis en adjudication le 16 juin suivant. Henri-Albert Brandt l’obtint au prix de 56 florins la verge. Cet octroi ordonnait aux Etats l’obligation de racheter à la communauté de Petit-Rechain le pavé du thier de Hodimont, dont le coût s’était élevé à environ 3.000 écus.

   Les travaux, commencés au début de l’année 1760, durèrent environ 3 ans. La communauté reçut une indemnité de 2,000 écus . En 1780, les Etats du Limbourg se chargèrent de faire l’aplanissement dans l’enceinte du village et désintéressèrent les particuliers dont on avait exproprié les terrains.

   A partir de l’année 1787, par l’établissement de la nouvelle route de Rechain à Dison, l’ancien thier de Hodimont fut abandonné par les charretiers qui se rendaient en Allemagne et dans les Pays-Bas, et il ne fut plus réparé ni par l’Etat ni par la commune.

    Le 10 mars 1823, Petit-Rechain et Hodimont sollicitèrent et obtinrent le rétablissement d’un droit de barrière. Un arrêté royal du 14 décembre 1838 permit de percevoir un péage d’une demi-barrière dont le produit était affecté à son entretien. 

   Cette autorisation fut renouvelée le 14 juin 1853. En 1838, les communes de Dison, Grand-Rechain et Battice s’étaient opposées à la perception de ce droit et la commune de Hodimont avait demandé la formation d’une commission au sein de laquelle se trouverait un membre nommé par elle et qui administrerait les revenus. 

   En I852, le pavé fut réduit de 5 à 3 mètres de largeur , et en 1901, cette route lut dépavée sauf la partie du thier qui dévale de la montagne. 

   Au début de l’année 1920, cette dernière partie a été à son tour dépavée. Cette route est tombée depuis longtemps au rang d’un modeste chemin vicinal.















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