Jardins (rue des)


       C’est en date du 4 mars 1895, que le Conseil communal appela de ce nom, la nouvelle artère de ce quartier Nord qui venait d’être inauguré ; son nom est dû à la présence de coquets jardinets devant les maisons du côté impair, qui bordent cette rue.

      C’est dans le même esprit que les rues voisines furent baptisées rue des Plantes, Prairies, Heids, Belle-Vue, rappelant l’aspect campagnard de ce sommet (rue du Paradis) avant le percement de ces artères. Ce quartier était aussi nommé « des Hautes-Mezelles ». 

     Ces dénominations ne plaisaient d’ailleurs pas à tout le monde et la lecture des débats du Conseil communal est édifiante à ce sujet, non seulement pour le cas présent, mais pour bon nombre de rues, tels, par exemple, les débats épiques pour la rue de la Concorde .

     Ici, ce sont les habitants qui sollicitaient une modification du ces dénominations, et un conseiller (Renson) se fit leur défenseur en séance du Conseil du 9 avril 1900 ; on objectait le danger qu’engendrait une modification de noms de rues pour les actes notariés ; certains étaient hostiles à la personnalité de Fyon ; on préconisait de rendre hommage aux Boers (dont la résistance passionnait l’opinion publique) en créant une rue du Transval ; on avançait le nom de l’échevin Henri Pirenne qui avait présidé l'éclosion du nouveau quartier ; en conclusion, le Conseil maintint les dénominations de cette série qualifiée de « poétique » : jardins, plantes, prairies, etc.

   
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    A l’angle de cette rue et de la rue du Paradis, au terminus des Hautes-Mezelles, se dresse depuis 1914, année de son inauguration, le temple Actioniste. Comme tous les édifices de ce culte, il est sobre et modeste, surmonté du clocheton traditionnel, sans cloches ; sa silhouette domine la colline. Louis-Joseph Antoine fut baptisé à Mons (Liège), le 8 juin IK46 ; il était né la veille, à Flémalle-Haute ; cadet de huit enfants, il appartenait à une famille pauvre ; aussi, dès après sa première Communion, il descend pendant deux ans, dans la mine. 

   En 1870, nous le retrouvons comme travailleur de la métallurgie, à Ruhrort (Allemagne) et en Pologne, jusqu’à son retour du Belgique (1873) où il épouse Jeanne-Catherine Collon, qui deviendra la mère Antoine.

   En 1884, il appartient au mouvement spirite de Belgique (les " Vignerons du Seigneur) qu’il quittera par la suite ; il soulage les malades ; poursuivi pour exercice illégal de la médecine, il sera acquitté (1901). 

     Sa philosophie repose sur la guérison sans médecin ; c’est la prière et l’imposition des mains qui seules soulagent, par le fluide qu'il répand sur la foule de ses fidèles. 

     Le thaumaturge se «désincarné» le 25 juin 1912. Il avait désigné pour le remplacer comme chef, son épouse qui devint la Mère Antoine ; elle lui survécut de nombreuses années ; elle se désincarna à nonante ans, le 4 novembre 1940. 

    Bien que la philosophie du Père Antoine soit assez compliquée, on peut dire qu’elle repose sur certaines théories de Hegel et est empreinte théosophie, aboutissant à un panthéisme composite ; il expose sa doctrine dans « la révélation » et surtout dans l’énoncé des dix principes qui sont en somme, le décalogue de ses croyants, sa prose révélée.

    On retiendra surtout que la maladie est l’imagination du mal ; elle est donc à chasser. L’Antoinisme a aussi ses rites ; dans l’unique salle du temple, sans décoration, une tribune fait face à la foule ; un adepte prépare le public à la venue du Père qui impose les mains ; c’est l’essentiel de la cérémonie ; le Père s’en va ; un adepte lit alors les dix principes ; cela a duré un quart d’heure.

    Les fêtes religieuses sont celles de la chrétienté, hormis l’anniversaire de la désincarnation du Père qui en est la principale (25 juin).

    L’enterrement a ses rites : un drap vert et la lecture des dix principes. L’emblème est un arbre au tronc trapu et à la ramure à branches, avec le texte « Culte antoiniste » ; l’écusson est libelle) « arbre de la science de Vue (sic) du mal, et l’on précise qu’il s’agit bien de « vue » et non de « vie », comme dans la Bible.

    Le costume date de 1906-10 : une lévite noire et comme chapeau, une " demi- buse "; les femmes, en noir, portent un voile et un bonnet. Le ministre du culte est l’instrument du Père ; il a la direction morale et religieuse du mouvement. 

   Enfin, comme dans toute religion, il y eut une dissidence qui se situe au temple d’Angleur, inauguré en 1943. Le temple de Jemeppe, qui est la Rome ou la Mecque de l’Antoinisme, fut inauguré en 1910; le culte antoisiste est spécifique aux régions wallonnes, mais il a essaimé en France, où il compte une vingtaine de temples aux quatre coins du pays.

    A la campagne de Bronde (Stembert), un temple fut inauguré en 1911. Sous le titre « L’Antoinisme », Pierre Debouxhtay a étudié ce culte, sur le plan historique (Liège, 1945).











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1 commentaire:

  1. Pour info la lecture se fait le dimanche à 10 heure (hors covid bien sûr

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