manège ( rue du )


      Comme cela est décrit au chapitre relatif à la « rue du Théâtre », l’érection de ce nouvel édifice (1892) entraîna fort heureusement, l’aménagement de l’espace compris entre la rue Xhavée et la Chic-Chac (place de la Victoire aujourd’hui).

    A fin d’assurer le dégagement du nouvel édifice, il fallait une rue à chacun de ses quatre côtés; la «rue du Manège» vint compléter le côté Nord du quadrilatère. Elle unit la rue Jardon à la rue de la Concorde.

     Elle tire son nom d’une société qui lui est antérieure : la « Société Civile du Manège » dont l’entrée était située au-dessus de la rue Jardon, en montant, à droite, où toute la rue n’était pas encore bâtie. 

     Comme son nom l’indique, la Société du Manège était un cercle équestre fréquenté par la bourgeoisie du siècle dernier.



































Historique et style architectural


   A l’origine, l’ancien Manège fut conçu pour une société privée d’équitation constituée par une association de bourgeois et de riches industriels de la ville lainière. Il accueillait également, à l’époque, les cirques de passage à Verviers.

   Le bâtiment était composé d’un manège hexagonal dont l’entrée se situait rue Jardon. Ce premier édifice étant devenu trop petit, la société décida de construire un peu plus haut un autre bâtiment inauguré en 1892, celui que nous pouvons admirer aujourd’hui. 




   C’est l’architecte Charles Thirion (1838-1920), auteur du Grand Théâtre faisant face au Manège, qui fut choisi pour concevoir ce nouvel édifice. Comme de nombreux hippodromes, manèges et cirques construits au 19e siècle qui s’inspirent de l’architecture orientale, les plans du Grand Manège ont été imaginés dans un style mauresque. 
  



La façade avec les entrées, les halls, le café et les appartements constituent la première partie du bâtiment. La seconde partie, de forme hexagonale, est à l’arrière et était composée de la piste, de la scène et des balcons destinés au public. Longue de plus de cinquante mètres, la façade est garnie d’un parement de briques de différentes couleurs (rouges et jaunes). Losanges, chevrons et couleurs se succèdent, créent du relief et animent la façade. Des carrés en céramique aux tons bleus décorent l’assise de certaines baies. On remarque que les ouvertures sont coiffées de l’arc outrepassé (fer à cheval), typique de l’architecture musulmane. De grosses pierres de grès composent le soubassement percé de baies donnant en sous-sol, où se trouvaient jadis les écuries. 




      Comme en témoignent d’anciennes photographies, la partie centrale était pourvue de deux petits campaniles mauresques en cloche. La corniche, très décorée, est composée de frises dentées, de triangles, d’oves renversés… Une sculpture représentant une tête de cheval orne le centre de l’édifice qui présente également une loggia en bois, richement décorée en style mauresque. Une des deux portes d’entrée ouvre sur un café et l’autre sur un couloir menant aux étages. Le hall d’entrée principal est décoré de peintures murales.

   
   Façade principale avant restauration Loggia après restauration Façade principale restaurée Loggia avant restauration Classement et restauration Au début des années 2000, le Grand Manège, pas encore classé Des agrandissements ont été réalisés entre 1909 et 1914 par Charles Thirion et l’architecte Auguste Marie Vivroux. Il s’agit de la partie droite de l’édifice comprenant le dessus du porche et menant au petit manège d’entraînement, toujours existant et reconverti aujourd’hui en parking couvert.



 La partie arrière de l’édifice fut détruite en partie en 1931 à cause d’un incendie. Après avoir servi de manège, cirque, théâtre, music-hall et cinéma, il abritera ensuite des appartements et des bureaux avant d’être laissé à l’abandon à la fin du 20e siècle Classement et restauration Au début des années 2000, le Grand Manège, pas encore classé, était menacé de démolition. En effet, un promoteur étant prêt à racheter l’édifice pour le remplacer par une construction neuve, la Société du Manège (propriétaire) et les autorités communales n’étaient pas favorables à un classement, surtout intégral comme le souhaitait la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles.

 
C’est l’action de l’IPW à partir de septembre 2002 qui a permis de dégager un compromis à la demande du Ministre du Patrimoine. En effet, sur proposition de l’IPW, le Grand Manège a été classé comme monument le 28 mars 2003 mais afin de ne pas compromettre un éventuel projet de réaffectation de l’édifice, la proposition initiale de classement intégral a fait place à un classement partiel, ce qui a permis d’éviter trop de contraintes pour les parties du bâtiment qui n’en valaient pas la peine et ce qui a rendu possible une réaffectation. La totalité de la façade à rue, les trois halls d’entrée et la première volée de chaque escalier donnant accès aux halls ont été classés pour leur intérêt architectural et décoratif. Les travaux de restauration de ces éléments ont ainsi pu être subsidiés à concurrence de 60 % par la Division du Patrimoine de la Région wallonne. Le 5 mai 2004, la Société du Manège a vendu le bâtiment à Monsieur et Madame Salvatore Di Prima - Martin








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2 commentaires:

  1. Bonjour, Dans le cadre de la publication d'un guide d'architecture dédié à la région de Verviers, édité par la Fédération Wallonie-Bruxelles, nous souhaitons reproduire deux photos d'un bâtiment situé rue du Manège et figurant sur votre blog. Qui devons-nous contacter pour faire notre demande ? Bien cordialement, Laurence Waterkeyn, laurence@norproduction.eu

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