Mariomont (rue de)

Quand la rue Pierre Lemarchand n'était encore qu'un chemin de terre, voilà comment l'on découvrait le pied de Mariomont


           Bien que la limite entre Jalhay et Stembert (aujourd’hui Verviers) est, depuis de longues années, constituée par cette rue et le ruisseau du Cossart. 

          Bien qu’elle ne soit donc pas une artère de Verviers, et soit restée partie intégrante de Jalhay, nous en ferons exceptionnellement la description, parce que la colline de Mariomont est contiguë à la route du Bois de Jalhay. 

       Elle constitue un saillant (entre cette route au Sud et Halleur au Nord) qui s’enfonce dans le territoire de Verviers. 

      Mariomont est la colline située entre les ruisseaux Cossart, Mariomont ou Sécheval, et Pelles ; l’altitude est de 290 mêtres à la base et de 339 mètres au sommet. 

    Le bois du même nom appartint au Prince-Évêque, ce qui lui donna le synonyme de « Bois du Seigneur ». C’est sous la forme de « Mariemont » que cette appellation est citée pour la première fois ; la forme contemporaine de « Mariomont » doit garder sa prononciation primitive de Maryômont, car ô est un on dénasalisé, comme c’est le cas en wallon ; les toponymistes n’ont pu encore préciser si ce nom féminin de Marion, dérivé de Marie, désigne une propriétaire ou la patronne d’une ancienne chapelle.

    En 1956, des fouilles furent entreprises à cet endroit et aboutirent à la découverte d’une station préhistorique ; silex, grattoirs, pointes de flèches, déchets de taille, etc. 



















          Mariomont

       On délimitera le quartier de Mariomont par le ruisseau de Cossart au nord et la route du Bois de Jalhay au sud. Caractérisé aujourd'hui par son appartenance à la commune de Jalhay. Il faisait partie du ban de Jalhay et constituait une petite partie du Bois du Prince ou Bois du Seigneur. 

    Il avait appartenu au prince-évêque de Liège et avait été morcelé par donations successives jusqu'en 1788, date à laquelle le prince n'en possédait plus que '24 bonniers, 12 verges grandes et 16 verges petites'.

Le bonnier=20 grandes verges = 400 petites verges=102400 pieds carrés . ... Le bonnier = 5 journels = 12 quarterons = 452 verges carrées = 147055 ... Le bonnier de 4 journaux, ou 400 verges carrées de 16# pieds de côté ... Le borrel ou pouce du Malabar, 24° du kole , vaut 1.21104 pouce anglais = 50.76 millimètres


sur cette vue la colline est bien visible ainsi que la tour Fettweis


   

     Il passa au cours du XIXème siècle aux mains du vicomte Simonis. La colline (culminant à 339 mètres) ne fut lotie que vers 1955 sous l'impulsion de l'architecte Victor Delrez. 

    



    






    Le site bucolique de Mariomont a inspiré le célèbre poète verviétois Corneille Gomzé qui lui a dédié ce quatrain, édité dans l'Anthologie des poètes wallons verviétois et dont voici une traduction française : 

Le Paradis est là, sous l'ombreuse futaie 
Et partout dans les prés dorés de pissenlit 
Où les petits oiseaux bâtissent dans la haie 
Sous les fleurs des buissons, leurs chauds et moelleux nids


Toute visite à Mariomont débute immanquablement par un passage au Milieu du Monde, dénomination autrefois largement usitée pour le carrefour à cinq branches qui était bien connu des Verviétois pour son café-laiterie tenu par la famille Goulet. 

Le bâtiment qui l'abritait a malheureusement été modernisé en partie, mais un observateur attentif distinguera encore l'inscription 'Café Goulet-Dehayes' sur sa partie gauche. Le café-guinguette qui se trouvait là était mieux connu de ses habitués sous son surnom 'amon l'rossette Goulet'. Une vieille croix de 1861 est également adossée à sa façade, alors que la boîte aux lettres est la première à avoir été installée sur le territoire de Mangombroux en 1904. L'origine du surnom de l'endroit est inconnue. 

 La ferme Goulet au début de ce siècle et après la seconde guerre mondiale : le bâtiment avait été profondément transformé et le café s'appelait Auberge du Beau Site.

     
De ce carrefour, on peut suivre la rue de Mariomont qui longe le ruisseau de Cossart, passant tout d'abord devant une maison d'aspect anodin mais défendue par un lion de pierre. C'était autrefois le 'Relais de la Biche', que l'on décrivait pudiquement comme un rendez-vous galant et qui était tenu par 'Madame José' avant d'être transformé en restaurant par Gilbert Collinet.









       En face, une source réputée intarissable correspond probablement à une ancienne fontaine, la Fontaine du Vieux Fourneau. 

  Le 7 août 1781, Adam Cauquelet supplia le prince-évêque de lui accorder un circuit d’accense situé entre deux Chaineux, joindant à la fontaine de Vieux Fourneau et au territoire de Jalhay

   Ce vieux fourneau, alors appelé Fourneau Colin, était déjà mentionné au XVIème siècle.

   

Après le chemin de la Carrière à droite, la route passe devant le château de Halleur et son étang qui étaient la propriété de Mr Tiquet.




















 

  Plus loin, après un coude de la route, un petit chemin s'embranche sur la droite et rejoint le Cossart avant de se diriger vers la ferme du Cossart. 





   Le promeneur qui aurait choisi de poursuivre sa route par le chemin de la Carrière profitera (lorsque la végétation n'est pas trop luxuriante tout au moins) d'un rare coup d'œil à l'ouest sur la tour Fettweis située dans une propriété privée sur l'autre versant du Cossart.



   



   Il rejoindra ensuite la ferme du Cossart par un chemin ombragé. 





Ferme du Cossart

     Cette ferme date probablement au moins du milieu du 18ème siècle. Ses actuels locataires se rappellent avoir découvert lors de récentes transformations un document datant de la fin du 18ème siècle dans lequel les propriétaires demandaient l'autorisation d'y filer de la laine.

     La ferme, transformée à de nombreuses reprises, fut longtemps la propriété de Pierre Poswick. Celui-ci céda le 12 juillet 1922 à la commune de Stembert la partie de sa propriété comprenant les 4 étangs et dont la commune entendait se servir pour s'alimenter en eau. 

   L'une des conditions de cessation était que la commune de Stembert s'engageait à ne jamais concéder à quiconque le droit de pêche et de chasse sur les territoires cédés, mais disposait seule de la servitude de passage le long des bois de Pierre Poswick 'au profit du service des filtres et bassins de décantation situés en amont'. 

  Une canalisation fut donc installée en 1931 entre les étangs de Cossart, maintenant bétonnés (mais dans quel état !), et le Grand Vivier. 

   Un fontainier venait ouvrir ou fermer les vannes en passant par ce que l'on appela pour un temps le sentier du Fontainier. Ce sentier longe le ruisseau du Cossart sur la droite et débouche sur le Nez de Napoléon (ou Mur du Cossart), un amas de rochers de taille impressionnante et dont l'agencement régulier et perpendiculaire au lit du ruisseau laisserait presque à penser qu'il est dû à la main de l'homme.

    Les blocs sont de poudingue (amalgame de cailloux et d’un ciment naturel) et l’on y reconnaît des fragments de ciment ferrugineux (poudingue de Dyke). Des amoncellements similaires se retrouvent encore de l'autre côté du ruisseau, mais ils sont moins impressionnants. Le sentier, après avoir rejoint un chemin plus important, arrive ensuite aux Trois Bacs (qui en sont quatre !) et remonte vers la Louveterie et Vervifontaine. Au sujet de la louvetrie, qui se rappelle encore que ses prés ont servi d'aérodrome aux Allemands la première guerre




merci " lu leup"





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