Martyrs (rue des)

devenue rue  Midi puis Martyrs

         De la place Verte, centre de la ville, des chemins sans habitation partent vers le Sud, au tracé indécis ; c’est le cas de la ruelle Mossay. Elle sera rectifiée pour devenir la « rue du Midi », partant de la place Verte, pour aboutir au chemin de fer, la rue de la Banque n’existant pas encore, permettant de gagner la place du Palais.

    C’est à son orientation (le Midi) qu’elle doit son nom. C’est une rue résidentielle, témoin de la prospérité de la cité à la fin du siècle dernier ; l’alignement est respecté, les maisons sont cossues. 

   Après la guerre de 1914-18, elle fut dénommée «rue des Martyrs » ; ce terme est ambigu, car il y eut bien des martyrs et il faut avoir vécu à l’époque, ou faire preuve d’érudition, pour les plus jeunes, afin de savoir que la Ville de Verviers honora le 11 novembre 1925, quatre héros (les martyrs en cause), en édifiant sur l’escalier reliant cette rue à la rue du Palais, par-dessus la voie ferrée. 

 
 Une plaque ainsi conçue :

              La Ville de Verviers à ses enfants
                   Henri SIQUET
                   Alphonse RÀMET 
                   Orphal SIMON 
                   Victor LEMOINE 

                          fusillés par les Allemands,
                      pour services rendus à la Patrie. 

  Comme toujours, les patriotes se recrutent indistinctement dans tous les milieux ; Siquet était le patron de l’hôtel Saint Jean, rue Xhavée ; Ramet était auteur wallon ; Simon était occupé dans le secteur textile ; Lemoine était plombier-zingueur. 

    Ce monument est fleuri chaque année par les autorités communales et les associations patriotiques.




















     rapatriement des corps



   Le 2 août 1919, on procède à l’exhumation et au rapatriement des corps des quatre fusillés et, dès le lendemain, ils sont exposés dans une salle de l’Hôtel de ville transformée pour l’occasion en chapelle ardente.



     Les Verviétois viennent très nombreux rendre hommage à ces héros morts pour défendre la patrie et la liberté. Le 4 août 1919 date symbolique des cinq ans de l’arrivée des soldats allemands en Belgique la cérémonie funéraire dédiée aux fusillés a lieu.

     






   Il s’agit d’un moment très solennel. C’est d’abord le bourgmestre Eugène Mullendorff qui prononce un discours à l’Hôtel de ville devant la population qui s’est rassemblée massivement autour de la place du Marché. On descend ensuite les cercueils et on les place sur des affûts de canons près du Perron, symbole des libertés verviétoises. 

     Ces affûts sont marqués des différents lieux qui ont connu les gros affrontements de cette guerre : Liège, Nieuport, Schoorbakke, Merckem et Oost-Nieuwkerke.

     Le cortège se met ensuite en route à partir de la place du Marché et va descendre par la rue Crapaurue pour se diriger vers la place Verte, le pont Saint-Laurent, la place du Martyr, la rue du Collège puis la rue des Raines, pour enfin rejoindre l’église Saint-Remacle où une absoute est célébrée par le Doyen. La foule venue en masse se recueille sur le parvis de l’église. Après la cérémonie à l’église, les Verviétois prennent le chemin du cimetière. 

   Des attelages sur lesquels reposent les cercueils des martyrs sont escortés par des gardes d’honneurs. Ceux-ci sont suivis directement par les cercueils couverts de couronnes de fleurs et tirés par des chevaux ainsi que par les familles des fusillés comportant de nombreux orphelins (veuves, mères et sœurs voilées de crêpe).

    Pour fermer le cortège funéraire, le corps de musique du 4ème Chasseur, les combattants verviétois, les ambulanciers, les Boy-scouts et encore beaucoup d’autres groupements verviétois viennent participer à l’hommage rendu à ces martyrs. Sur tout le chemin parcouru par le cortège, les réverbères sont voilés de noir et les drapeaux sont en berne.

    Arrivés au cimetière, les corps des trois verviétois sont placés à côté du cercueil du quatrième






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