Minières (rue des)



       Cette rue date du dernier quart du XIX° siècle ; elle traduit l’extension de la cité vers le Sud, où s’organise le nouveau quartier des boulevards.

    Elle est donc de configuration géométrique, comme le seront toutes ces nouvelles artères, contrastant avec les rues anciennes du centre de la ville, de formes imprécises, aux trottoirs obstrués d’escaliers monumentaux, aux maisons y débordant, de largeur inégale, etc.

    Son nom est ancien : son tracé a emprunté le chemin primitif qu’était la « voie des Minières », encore exempte de constructions au milieu du 19e siècle.

   Son appellation évoque l’extraction de divers minerais qui était courante dans le pays, avant l’éclosion de l’industrie sidérurgique contemporaine. La rue des Minières commence rue du Palais et finit rue des Des Châtelets (Bouillenne), en coupant la place des Minières (devenue Général Jacques en 1920) ; toutes deux existaient vers 1870, mais, sans encore aucune maison.

   L’industrie du fer fut la plus ancienne dans le marquisat de Franchimont ; elle fut, durant le Moyen-âge, la principale ressource de ses habitants. 

    La toponymie est empreinte de noms rappelant cette industrie : rue du Marteau , Forges-Thiry, Pouillon-Fourneau, La Minerie, le rue des Minières (Louveigné) et naturellement, la présente rue des Minières.

   Enfin, nos rues Calamine et de la Nouvelle-Montagne fournissent des renseignements complémentaires sur l’ancienne industrie métallurgique locale.  
   L’Histoire des Mines de la Région » a fait l’objet d’une étude particulièrement fouillée due à la plume de P. Den Dooven, professeur d’histoire.




















     
  A Verviers même, l’existence d’un fourneau à fondre le minerai de fer est attestée dès 1385. 

  Il appartenait à Henri Goffin, fils de Goffin dit le maïeur, et petit-fils de ce Godefroid qui, en 1323, inféoda son alleu noble d’Andrimont à l’Eglise de Liège. Ce fourneau cité encore en 1419, 1429, 1435, 1457 et 1476, se situait « entre deux eawes », exactement entre la Vesdre et le canal du moulin, aux abords de la rue de Limbourg. 


   Aux années 1886-1887, des traces de ce fourneau furent mises à jour. 

    De même, au XVe siècle, il existait également un fourneau, proche d’une minière, dans un site boisé des environs de la Chantoire à Andrimont. 

   La toponymie verviétoise a conservé des traces de l’existence de l’industrie du fer. Ainsi, à Verviers, la rue des Minières et, non loin de là, le lieu-dit « Roufosse » où l’on extrayait le minerai de fer.  

   Jusqu’au milieu du XVe siècle a subsisté, rue du Marteau, à Verviers, sur le canal des usines qui était la continuation de celui du moulin banal, un marteau ou « maka » destiné à battre et à affiner la fonte produite par les fourneaux.

   Cette usine à fer, encore en activité, en 1437, fut convertie en foulerie, en vertu d’un octroi accordé par le prince en 1473. 

   Au XVIe siècle, à Stembert, au lieu-dit « Tornbeux », l’on extrayait de la calamine et du plomb. Ainsi que l’observe Emile Fairon, les anciens comptes domaniaux de 1456 et 1465 fournissent la preuve que la plus grande partie des recettes du ban de Verviers provenaient de la vente de charbon de bois, le seul combustible employé alors en métallurgie.

   Aux dernières années du XVIe siècle, observe Georges Hansotte, le marquisat de Franchimont avec ses 26 ou 27 usines reste la région métallurgique la plus active des environs de Liège. Cependant, écrit Emile Fairon, à la même époque, les usines à fer avaient éclipsé l’antique renommée des fourneaux qui dépérissaient parce que les minières de notre région s’épuisaient. 

   Mais dès avant cette décadence, une nouvelle industrie métallurgique s’était implantée avec succès dans le ban de Theux; celle des platineries où se fabriquaient des plaques de foyers, des poêles à taque, des batteries de cuisine. 

  La clouterie A la seconde moitié de ce même XVIe siècle, dans le ban de Verviers, comme aussi dans les villages liégeois et limbourgeois voisins, l’industrie de la clouterie prit une réelle expansion. Au Franchimont et, en particulier au ban de Verviers, la clouterie à domicile a connu une réelle prospérité. 

    A ce qu’il semble, note Henri Angenot, les ateliers de cloutiers ont été la suite naturelle de l’installation de platineries. 

    Les clous de petites dimensions étaient confectionnés avec des bandes de tôle tandis que, pour les grandes dimensions, on débitait des verges ou vergettes de fer. 

  Vers la fin du XVIe siècle, il existait à Polleur une fonderie exploitée, à ce qu’il semble, par la famille Cleban. Les baguettes de fer qu’elle produisait mécaniquement étaient débitées en tronçons par quantité de fer livrée, en été, était inférieure à celle fournie, en hiver, les cloutiers exerçant le plus souvent un autre métier pendant la bonne saison. 

  Pour répondre aux exigences des différents corps de métier, les espèces de clous étaient nombreuses et, preuve évidente de leur écoulement sur les marchés allemands ou hollandais, les dénominations adoptées étaient souvent germaniques. 

   Il y avait les banket (pour les tapissiers), les broket (clous de sabot), les bulnel ou beulnel (clous à ferrer les chevaux), les cornus, les cropins (quatre espèces), les lesnel ou laisnel (demis ou doubles), les ties (à large tête), les maskuser, les maspier et mittelpier, les mittelbuser, les mittelskuser, les muslar (petits et grands, cornus et grands cornus), les nae ou naie, les niermbrus (grands ou longs), les paet ou paiet (petits et grands), les rondlet (rondelets), les ronstampe (ronds estampés et longs ronds estampés), les sosnel et les thornel.  

  Les rémunérations pour la fabrication des clous étaient établies par mille. Le commerce des clous et autres produits ou marchandises enrichit Renson de Fays. 

   On cite parmi ses libéralités, la donation d’un autel à l’église Saint-Remacle à Verviers et celle d’un autre à l’église d’ Ensival.

  ANGENOT, FAIRON, HANSOTTE, RAXHON, TIHON



Palais/Minières

maison Couplet-Calay, au 60 de la rue des Minières.



68-70. Maison Counet René  Vitrier - Encadreur)





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villa des Minièred









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