rues de Verviers" ville lainières ": Montagne de l'invasion

Pendant longtemps, Verviers fut relié uniquement à Petit-Rechain et à la région du Nord, par l’ancien thier qui épousait pour ainsi dire le tracé de l’ancienne voie romaine. Primitivement, cette voie s’appelait le « thier de Hodimont », Elle portait bien son nom, en grimpant, abrupt, vers l’actuelle installation, au sommet, de l’Intermosane belge d’Electricité.

Elle part de la rue de Hodimont, à hauteur des rues de la Grappe et Pierre Fanchamps.

Ce chemin ardu se nommait d’abord rue du Temple, à cause de l’inauguration, en 1711, d’un temple protestant de style Renaissance mosane, modifié par la suite, situé au haut d’un jardin.

Plus tard, cette artère fut appelée rue de la Montagne. En août 1914, les troupes allemandes n’étaient pas encore dotées de la motorisation que l’on connut en 1940 : l’infanterie qui nous envahissait, progressait à pied, et son artillerie voyait les canons et caissons à munitions, tirés péniblement par des chevaux.

On raconte qu’un officier de l’armée impériale ayant demandé le chemin pour Liège à un Verviétois patriotiquement facétieux, celui-ci l’orienta par le thier de Hodimont.

Un témoin , étant enfant, raconte avoir observé à la jumelle, d’une maison de la rue de Liège, la catastrophique ascension de l’envahisseur, dont les chevaux épuisés cessaient de tirer leurs convois et s’écroulaient , harassés, sur la chaussée.

Au lendemain de la guerre 1914-18, ce thier fut dénommé Montagne de l’invasion », tant sur son parcours en territoire de Hodimont (aujourd’hui Verviers) que sur celui de Petit-Rechain. A l’autre extrémité de la ville, vers l’Est, le prolongement de la rue de Limbourg reçut, pour la même raison, le nom de rue de l’invasion», rappelant le déferlement à cet endroit, de troupes de l’envahisseur, qui allaient se rendre tristement célèbres par les massacres et les incendies de Herve, Battice, etc. (1914).

TEMPLE