Papeterie (rue de la)



   Cette relative nouvelle artère part de l’intersection des rues du Tombeux et de l’Eglise, en direction du Nord, pour s’infléchir vers l’Est, où elle rejoint la rue de Slar. 

    Toutes deux se trouvent dans le parc industriel. Elle doit son appellation (décision du Conseil communal de Stembert du 20 septembre 1965) à l’implantation de l’usine Mabelpap qui exerce l’industrie du papier, notamment par la confection de son tissu « Domex », à base de pâte de cellulose de Suède. 

     Mais, passons tout d’abord à une description de cet important parc industriel : D’une superficie de 34 hectares, il bénéficie d’un équipement particulièrement moderne : la voirie a été appropriée comme le précise la description des rues qui concernent le parc : Papeterie, Slar, Bronde ; le gaz naturel à haute pression fait l’objet d’une adduction ; l’alimentation en eau est assurée par la proximité de l’aqueduc de la Gileppe ; les eaux usées sont évacuées à raison de 600 litres seconde, par un collecteur qui traverse tout le parc ; l'électricité met à la disposition des entreprises des tensions de 380/220 volts en basse tension et de 15.000 volts en haute tension ; la vapeur est distribuée par un raccordement à l’Intervapeur qui, d’une capacité totale de 360 tonnes/heures et un réseau de 40 Km, assure la fourniture de vapeur sèche pour chauffage ou usage industriel, sous pression de 7 atmosphères.

    Une centaine d’usines, des bâtiments publics, et quelque 1300 particuliers de la région verviétoise sont reliés à ce réseau unique en Belgique.

    Mais revenons à Mabelpap, la plus importante firme du parc. Cette usine est un modèle de l’esprit d’adaptation et de l’opiniâtreté qui animent une entreprise familiale : en 1885, la famille Tempels crée à Arlon un commerce de papier complété en 1915 par un atelier de transformation (papier crêpé, serpentins, rouleaux pour papiers d’armoires) qui, mué en société anonyme, en 1923, devint « MABELPAP », c’est-à-dire : Manufacture belge d’articles en papier. 1939 marque le rachat de la Papeterie de Baelen s/Vesdre, où l’on fabriquera du papier crêpé en utilisant de vieux papiers. 

  C’est en 1964, que la société décide de construire une usine ultramoderne dans le parc industriel de Stembert, avec une machine produisant 13.000 tonnes par an. 

   Entre temps, la firme suédoise Mo och Domsjô acquiert près de la totalité des actions. Un malencontreux incendie (1967) détruit près de la moitié du matériel de l’investissement de 300 millions qui avait démarré en 1966 ; l’usine d’Arlon, devenue inutile, avait fermé ses portes en 1966.

   Enfin, en 1974, c’est le grand bond en avant : un investissement d’un milliard équipe l’usine d’une machine au record mondial, dont les caractéristiques ci-après sont impressionnantes : capacité de production, 55.000 T par an ; largeur, 5,4 m ; diamètre du cylindre, 5 m ; poids du cylindre 112 T ; vitesse de rotation, plus ou moins 2.000 m/minute ; poids total, plus de 790 T ; volume, 1.399 m3. 

   Pour l’acheminer, il est intéressant de constater que ce ne fut pas chose aisée. Pour la transporter d’Italie en Belgique, via la France et la Suisse, 54 véhicules, dont deux engins spéciaux pour transports exceptionnels, furent nécessaires. Pour le passage du Mont-Blanc, le trafic fut interrompu dans les deux sens, depuis minuit jusqu’à 4 heures ; les plateaux des véhicules durent être abaissés à 2 cm du sol ... et le convoi a roulé ainsi durant les 12 km du tunnel. 

  La construction du socle sur lequel l’engin a été fixé a exigé 110.000 heures de travail, 5.500 m3 de béton coulé sur place, 20.000 m2 de coffrage, 1.700.000 briques et 46 colonnes de 19 m de hauteur.

  Cette expansion a naturellement favorisé l’emploi qui passe de 200 personnes en 1964 à 640. L’entreprise fut l’objet de plusieurs visites ministérielles et eut l’honneur de recevoir le prince Albert, le 16 décembre 1977.
















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