Pirenne (rue Henri)






   Elle unit la rue des Hougnes à la rue Simon Lobet. Située dans le récent quartier des Hougnes, on lira sous le une consacré à cette rue, quelle est son origine, semblable d’ailleurs à celle des rues voisines. 

   Le Verviétois s’interroge : est-ce notre historien national ? ou son frère, le peintre ? Ce n’est ni l’un, ni l’autre. Il s’agit d’Henri Pirenne, industriel et échevin de la ville de Verviers, dont nous allons narrer l’histoire, ainsi que celle des plus illustres membres de cette vieille famille verviétoise.

    Au début du 19e siècle, Jean-Henri Pirenne, époux de Lucie Longtain, crée un modeste tissage à Renonfosse (Theux) ; très vite, il transfera son usine à Verviers où, s’associant avec Jules Duesberg, la Raison sociale Pirenne-Duesberg constitue bientôt (une importante entreprise. 

   

Cette association, sur le plan des affaires, est le prélude d’une union familiale : Lucien-Henri Pirenne (fils de Jean-Henri), né à Kenonfosse, le 13 novembre 1837, épouse à Verviers, à l’âge de vingt-quatre ans, en 1861, Virginie Duesberg, dont il eut huit enfants (1839-1924),fille d’Otto-Caspar Duesberg-Frédérici, l’industriel professeur, qui donna son nom à Ottomont (cfr. rue des Raines).

   D’opinion libérale, il est élu conseiller en 1864, et est échevin des Travaux Publics, puis de l’instruction Publique de 1872 à 1878. Industriel averti, et homme politique dévoué à la chose publique, il meurt le 21 juillet 1899. 

   Un médaillon de Clément Vivroux, daté de 1884, fixe les traits de notre concitoyen Bien que la rue soit dédiée à l’échevin (1837-1899), nous n pouvons omettre de parler de deux de ses fils, les plus remarqués. Henri et Maurice. Henri naquit rue des Raines, numéro 17, le 23 décembre 1862 dans une maison cossue qui porte cette plaque commémorative « Dans cette maison naquit l’historien Henri Pirenne (1862-1935) 

 
 A sept ans, il entre au Collège communal, puis à l’Athénée royal, et, dès seize ans, il fréquente l’Université de Liège, dont il sortira, en 1883, docteur en philosophie et lettres, et formé à l’histoire par ses maîtres Godefroid Kurth et Paul Frédéric.

    Il complète sa formation aux universités de Leipzig et de Berlin, et fréquente l’Ecole des Chartes à Paris. Chargé de cours à l’Université de Liège, en 1885, il part bientôt pour Gand (1886) où il enseigne l’histoire du Moyen-âge et l’histoire interne de la Belgique. 

  









     Entretemps, il s’est marié avec Jenny Van Der Haeghen, cette union lui donnera quatre fils. 1914 : c’est l’invasion allemande qui atteint cruellement l’historien : son fils Pierre (1895-1914), volontaire de guerre, est tué au front de l’Yser, le 3 novembre 1914 ; il avait dix neuf ans Son opposition aux menées de l’occupant sur l’Université lui vaut d’être arrêté ; Holzminden, Krefeld, Ièna, Creutzburg sont ses lieux d’internement ; il n’y perd pas son temps ; il donne des cours à des prisonniers russes et en apprend la langue, et rédige l’histoire de l’Europe jusqu’au 16e siècle. 



   






   
Rentré au pays, il devient le recteur de l’Université de Gand (1919), et accède à l’éméritat en 1930. Médiéviste de premier plan, son œuvre est vaste en ce domaine elle brille surtout par l’Histoire de Belgique, publiée tome par tome avec des rééditions qui en assurent un perfectionnement constant sept tomes sortis entre 1899 et 1932. Mahomet et Charlemagne(1922) fut complété peu avant sa mort, à Bruxelles, le 24 octobre 1935 ; Uccle débaptisa l’avenue Fructidor pour lui donner le nom d’Henri Pirenne. 

  


    En 1933, il s’était vu attribuer le Prix Francqui A Verviers, sa ville natale, le centenaire de sa naissance (1862-1962) fut brillamment commémoré par une séance académique au Grand Théâtre, qui fut un régal littéraire de par la qualité des orateurs. Enfant de Franchimont, enseignant quarante ans à Gand, il fut le prototype du Belge, et avant la lettre, il se révéla un parfait Européen, par sa formation aux Universités françaises et allemandes. 

 
 C’est en 1900 qu’il écrivait : « Je me suis proposé de retracer l’histoire de la Belgique au Moyen-âge en faisant ressortir surtout son caractère d’unité. Sans doute, les biographies consacrées à notre éminent concitoyen sont-elles nombreuses, mais on nous permettra de conseiller au lecteur qui désire en savoir plus, de lire celle de « Drion du Chapois » (1964, Edition de Meyère). 

  


    En parlant d’Henri Pirenne, le père et le fils, on ne peut omettre le petit-fils : Jacques Pirenne, né à Gand, le 26 juin 1891. Volontaire de guerre (1914-18), il fit une brillante carrière d’historien, étudiant spécialement l’ancienne Egypte, et la société hébraïque. Il enseigna aux Universités de Bruxelles et de Louvain. Professeur d’histoire universelle du prince Léopold (1920-24), il en fut le secrétaire lorsque celui-ci était roi, dans la période troublée (1945-50).

   Enfin, il fut nommé comte le 2 décembre 1952. Si la rue de l’échevin Henri Pirenne vient d’engendrer une invasion de notre plume, en parlant de son fils l’historien, nous 


   
Serions mal venus de ne pas persévérer dans cette voie, en omettant son autre fils, le peintre Maurice Pirenne. Il naquit à Verviers le 19 avril 1872. 

   Dès l’athénée, à l’âge de quatorze ans, se dessine sa vocation de peintre; aussi ses humanités terminées, va-t-il se consacrer entièrement, et ce pour toute sa vie, à une carrière où il brillera jusqu'à l »âge avancé de nonante-six ans. Pendant six ans, il émigre, pendant la saison d’octobre à juin, deux à Gand, trois ans à Paris et un an à Bruxelles, et rentre entretemps dans sa ville natale. 

  Nature indépendante, il n’a guère de maître ; c’est un Self nade dont les œuvres affirment de plus en plus sa personnalité Son œuvre est variée dans la technique comme dans les sujets ; elle va des grands tableaux à l’huile jusqu’à ces crayons et pastels de format de plus en plus petit, où il fixe les vieux coins de Verviers avec une si profonde sensibilité, tout comme il exaltera en toute simplicité des scènes de la vie familiale. 

  Il n’est pas exclusivement peintre ; c’est un lettré, ouvert à tout ce qui est beau, même dans un cadre modeste. Devenu conservateur du Musée communal, il y découvre l’archéologie, et sa conscience professionnelle va faire de ces collections une entité vivante. «Les constructions verviétoises » (15°-20° siècles) qu’il fit paraître en 1927, illustrent son soin méticuleux et son sens artistique, rien ne lui échappant, et tout étant sujet à de judicieux commentaires. 

     
Il n’abandonne pas la peinture à laquelle ü restera fidèle jusqu’au soir de sa longue vie ; la mort nous l’enleva âgé de nonante six ans, le 24 décembre l968, dans cette maison modeste de la rue de Stembert, où il avait peint tant d’années, entouré d’une épouse distinguée et érudite, Maria Duesberg, sœur de ces autres Duesberg l’architecte Albert ; dom Hilaire, moine de Maredsous et Jules recteur de l’Université de Liège. Le sympathique bibliothécaire communal, André Blavier, ( consacré deux études à ce peintre, agrémentées de nombreuse reproductions : - Pêle-mêle de reproductions d’œuvres de M.P. - 1954 - Presse Malvaux, Bruxelles. - Dessins de M. P. - 1958 - Imprimerie Jules Plumhans, Verviers Enfin, sous le simple titre « Maurice Pirenne »,Guy Vandeloist lui consacre une étude, également illustrée, parue dans la revue « Temps mêlés » (1970). la mort nous l’enleva âgé de nonante six ans, le 24 décembre l968, dans cette maison modeste de la rue de Stembert, où il avait peint tant d’années, entouré d’une épouse distinguée et érudite, Maria Duesberg, sœur de ces autres Duesberg l’architecte Albert ; dom Hilaire, moine de Maredsous et Jules recteur de l’Université de Liège. Le sympathique bibliothécaire communal, André Blavier, ( consacré deux études à ce peintre, agrémentées de nombreuse reproductions : - Pêle-mêle de reproductions d’œuvres de M.P. - 1954 - Presse Malvaux, Bruxelles. - Dessins de M. P. - 1958 - Imprimerie Jules Plumhans, Verviers Enfin, sous le simple titre « Maurice Pirenne »,Guy Vandeloist lui consacre une étude, également illustrée, parue dans la revue « Temps mêlés » (1970).
























































2 commentaires:

  1. Bonjour,
    Je suis étudiant en histoire à l'Université de Liège, originaire de Verviers, et je m'intéresse aux familles Pirenne et Duesberg. Pourrais-je s'il vous plaît vous demander où vous avez pu trouver toutes ces belles illustrations ?
    Bien cordialement,

    Virgile ROYEN

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  2. Elle unit la rue des Hougnes à la rue Simon Lobet.
    Personnellement, j'aurais mentionné : " Elle unit la rue des Hougnes à la rue Joseph Wauters".
    Heureusement, une photo montre la fin de la rue à ce croisement.
    Salutations cordiales.

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