Reine Astrid (avenue)

L'


       Avant les fusions, l’axe de la rue de Mangombroux (Verviers) en direction de Jalhay et Polleur, se prolongeait par une voirie présentant cette particularité : au Nord, c’est la rue de l’Agolina (Stembert); au Sud, c’est l’avenue Reine Astrid (Heusy). 

    Jadis, cette artère se nommait : avenue de Heusy (28 septembre 1900) et la rue de Mangombroux rue de Longchamps.

     Cette double appellation est courante à Bruxelles où de grandes avenues portent un nom différent suivant que l’on se trouve à droite ou à gauche. 

     Elle se prolonge jusqu’à la limite entre Heusy et Stembert, au confluent des ruisseaux de Mangombroux et de Sécheval ; son prolongement est la rue Jean Kurtz.


carrefour de la barrière

   Par décision en date du 26 mai 1939, le Conseil communal de Heusy eut à cœur d’honorer le souvenir de la regrettée reine Astrid tragiquement décédée en 1935. Sa biographie figure sous le titre « square Astrid » .








        

        La propriété Laoureux-Lieutenant s’étendait depuis le cimetière de Heusy jusqu’à l’ancienne Chocolaterie Junon (Mouget), rue de Mangombroux et comprenait trois conciergeries : à l’angle de l’avenue Astrid et de l’avenue 
J. Tasté, cette avenue ayant été tracée à travers les prairies de la susdite propriété ; la deuxième était plus haut dans l’avenue Astrid et enfin une troisième à Thiervaux. 141 

        C’est entre la piscine et la rue de la Tannerie que fut édifiée la modeste chapelle qui évitait aux habitants de gagner Verviers ou Heusy pour y suivre les offices. 

         L’église actuelle date de 1924, année où fut posée la première pierre ; elle fut consacrée en 1926 et dédiée à l’immaculée Conception. On la doit au courage et à l’obstination de son premier curé, l’Abbé Fettweis, ce que rappelle d’ailleurs une pierre apposée sur un des piliers de l’église avec cette inscription : « F. Fettweis, curé 1910-1929, a édifié cette église en l’honneur de la Sainte-Vierge ». 

         La paroisse reste reconnaissante à ses différents successeurs les Abbés Tonelle, Lesenfants et Renson. 

         Le terrain avait été offert par les frères Darimont. Comme partout ailleurs, Mangombroux honora, dès le lendemain de la guerre 1914-18, ceux de ses enfants qui y avaient donné leur vie pour notre liberté, par l’érection d’un monument. 



      Au lendemain de la guerre 1940-45, on y ajouta les noms de ceux qui y ont été tués dans cette campagne. Ce monument se trouvait à l’angle des routes de Jalhay et de Jehanster, face à l’église.

     La construction d’un building à cet endroit occasionna le transfert du monument à l’entrée de la cure ; cela donna lieu à une réinauguration le 27 avril 1975. Le monument porte ces deux inscriptions : « Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie ont droit qu’à leurs tombeaux, la foule vienne et prie » Viennent ensuite les noms suivants : « Mangombroux à ses héros » 1914-1918 1940-1945 Counhaye Charles Doms André Malmendier Gustave Plumaecker Albert Weriss Henri Luxen Mathieu Collignon Guillaume Kurtz Jean Elias Victor Gody Robert Delhez Gaston Horsch Hubert Wiliquet Nicolas Creuven Dieudonné Mangombroux n’étant pas une commune, le monument de Heusy (cfr place de l’Eglise) cite également plusieurs des noms ci- dessus, c’est-à-dire des Heusytois qui résidaient à Mangombroux.

     A l’instar de Heusy qui eut sa première usine productrice de courant électrique rue de l’Usine (cfr cette rue), Mangombroux fut alimenté en courant électrique par un dispositif dû à M. Detrembleur, installé dans la cour du maréchal-ferrant (Andrès).

     
;  Elle fut inaugurée en 1909
 Mangombroux, avec ses loges foraines ; au café Toupy, dans le bâtiment qui renfermait précédemment la tannerie (n° 256) qui donna son nom à la rue de la Tannerie voisine, une guinguette installée dans une prairie accueillait les danseurs et restaurait les promeneurs attirés par cette fête joyeuse.






 

 





 Royal Verviers Natation» a installé un bassin, au n° 194 de l’avenue Astrid, sur un ancien réservoir qui alimentait l’Abattoir de Verviers. Il mérite une mention de choix ; nous devons ces précisions à l’amabilité de son secrétaire, gérant du bassin, M. J. Defrance : 

   

    


     En 1927, Verviers Natation qui se trouvait qualifié afin d’inscrire son équipe de water polo en division II, n’étant plus de ce fait autorisé à jouer dans le petit bassin de la rue de Dison, était à la recherche d’un plan d’eau susceptible de convenir. 

      Un de ses dirigeants, M. Fernand Weerts proposait la création d’une coopérative dont le but serait de construire un bassin, tandis que le Président du club, M. Louis Ortmans établissait les devis. 

     Un réservoir situé à Mangombroux, et appartenant à la ville de Verviers allait faire le bonheur de ces pionniers. 

     Le club pouvait le 23 mars 1928, confirmer à la Fédération Belge de Natation et de Sauvetage sa participation au Championnat de water-polo de seconde division. 

   Cela voyait d’autre part la naissance de « Verviers Natation a.s.b.l. » appelée à gérer désormais un établissement balnéaire qui devait faire carrière. Si pendant la saison 1928, les poloïstes verviétois durent s’aligner dans le réservoir, dénommé « Agolina », l’été 1929 permit d’inaugurer l’actuel Bassin de Mangombroux, baptisé ensuite Piscine Louis Ortmans.

    D’importantes compétitions y furent organisées, dont plusieurs championnats de Belgique de natation ; le dernier de ceux-ci le 5 août 1956 lors du jubilé du Cinquantenaire du Royal Verviers Natation, en l’occurrence le relais 3 x 100 m trois nages pour dames qu’enleva l’Antwerpse Z.C. 

     Il y eut, pour la première fois en Belgique, les Brevets scolaires de Natation dus à l’initiative de M. Marcel Peters, car à l’époque les écoles ne pouvaient les organiser, faute de bassin. 

   Mais les grandes heures de Mangombroux se confondent avec les matches du Championnat de water polo de la principale division belge que le Royal Verviers Natation avait atteinte à l’issue de la saison 1936.

   
On peut dire que ce fut la belle époque ! Une époque qui devait durer jusqu’en 1949. Sait-on que lors du premier match du Championnat 1937, disputé le 3 mai entre « La Nage St Gilles » et les « Verts et Blancs » (score 1-0 pour St Gilles) il y avait tellement de voitures qu’elles étaient garées en oblique de la piscine à l’avenue Tasté ?

   


      De plus, un service renforcé des tramways était chose courante lorsqu’il y avait un match de water polo ! 

     Nombreuse était la clientèle d’un établissement où il faisait bon se délasser, d’autant que « Verviers Natation a.s.b.l. » fit même l’effort d’installer un système de chauffage qui, hélas, devant les grands frais de consommation, dût être abandonné en 1939. 

   Des visiteurs de marque assistèrent à des manifestations sportives de qualité. En 1946, son Excellence M. l’Ambassadeur de Grande Bretagne Sir Knachbull Hungessen, qui était reçu officiellement par la Ville de Verviers, vint y encourager les équipes de la « London Water Polo League ». 

  Dix années plus tard, à l’occasion du Cinquantième anniversaire du Royal Verviers Natation, présidé par M. le Bourgmestre Adrien Houget, et le Premier Echevin Me P.J. Herla, les attachés militaires des U.S. A. et de l’U.R.S.S. étaient dans la tribune officielle. 

   Ce fût la dernière grande manifestation sportive qui y fût organisée. Il n’empêche que, chaque saison estivale, le « Bassin » comme ont coutume de dire les nombreux gosses des quartiers anciens (et nouveaux) avoisinants connaît une activité désormais traditionnelle. On y voit des parents l’ayant fréquenté dans leur jeunesse accompagner, ou y reprendre leurs enfants ! 

  Des projets pour y apporter d’utiles aménagements sont en cours ; le terrain jouxtant la piscine devant, en première phase être aménagé en solarium ».









      Concentrant la grande majorité des commerces du quartier, cette grande artère mérite bien un chapitre à elle seule. Le côté le plus proche du carrefour de l'Horloge, profondément modifié lors de l'ouverture de la percée du Ring Sud, comprend les habitations les plus anciennes. 

   
Outre la ferme Guérin, imposante bâtisse de moellons clairs provenant des carrières de Wiony et construite par la famille Douha, il y a une grappe de maisons datant du début de ce siècle situées dans deux impasses côté Heusy. L'autre côté, après la ferme Guérin, est resté zone 
'non aedificandi'  jusqu'en 1924. 




         
      L'avenue elle-même était bordée d'ormes datant du milieu du XIX siècle , c'est-à-dire de la construction de la route. Ces arbres souffraient : de maladie incurable et furent abattus les uns après les autres en 1937 malgré es protestations de nombreuses personnes qui voyaient ainsi disparaître un cadre de promenade typique. De nombreux petits ateliers se sont installés dans cette partie depuis le début du siècle. Citons les constructions métalliques dans la propriété Guérin, qui prirent la succession des ateliers Foulon. En 1926, Charles Foulon introduisit à la commune de Stembert une demande pour installer dans le terrain de la ferme Guérin un atelier pour la fabrication de peignes pour le textile. 

    On trouvait ensuite les volets Fraiture (en face de la station Shell) et les constructions métalliques Delrez (en face de la rue du Vélodrome). Celle-ci forme toujours une impasse, mais en 1976, le Conseil Communal de Stembert approuva le projet "Longueville", qui consistait à prolonger la rue du Vélodrome vers la rue Ma Campagne via les prairies Guérin.

     La fusion des communes enterra le projet. Ph.95 La ferme Guérin et l'imposante sobriété de la pierre de Wiony. (coll. B. Maréchal) . L'Avenue de Mangombroux avant 1927 (présence des ormes et absence des rails de tram installés l'année suivante).

    La première maison sur le côté Le carrefour avec l'avenue Jean Tasté, qui regroupe un premier nœud de commerces, a profondément changé depuis la construction de la nouvelle boucherie foris-Huby et la pose d'îlots directionnels. On remarque, à Pangle des avenues Jean Tasté et Florent Becker, une maison d'un style particulier qui a été construite vers 1929 par l'architecte Lejaer qui projetait d'installer un lotissement dans la nouvel¬le voirie. De l'autre côté de l'avenue Reine Astrid, combien d'enfants n'ont-ils pas admiré les animaux élevés par Mr Huby dont un faon et un superbe paon mâle qui fait toujours la joie des plus petits. 


        Autrefois, cette prairie était plus grande et abritait une des principales guinguettes de la kermesse. Le côté gauche de la section suivante est presque entièrement occupé par des bâtiments commerciaux de moyenne surface dont les prédécesseurs furent les ateliers de la carderie Despa (suivis par le garage Thomas qui projetait initialement de s'installer rue de la Briqueterie !), mais surtout les établissements Busch qui ont pris la succession des Ateliers Métallurgiques Steffen Frères. 

    Les ateliers Busch fabriquaient des arbres de transmission de grande longueur, de paliers fixes ou à rotules et de divers types de poulies. Ils réalisaient des pièces parfois impressionnantes, telle une poulie de 5 mètres 60 de diamètre présentée lors du Cinquantenaire du barrage de la Gileppe. 

   Ils disposaient à cet effet d'un outillage particulièrement imposant qui était le plus gros de la région verviétoise. Leurs installations ont aujourd'hui été transformées en concession automobile. 

   Pour l'anecdote, on se rappellera également que la station-service (à l'époque propriété de la firme Mobil) fut il y a une dizaine d'années avec la station Shell le siège d'un battage médiatique national lors de la 'guerre de l'essence' : au plus fort de l'augmentation du prix du précieux liquide, les deux stations se livrèrent une féroce bataille de ristournes, se répondant mutuellement du tac au tac et abaissant ainsi les tarifs de plus de dix francs au litre. 

   Il est inutile de dire que les automobilistes se pressaient aux pompes et que les embouteillages étaient légion ! L'autre côté de l'avenue Reine Astrid est parsemé de commerces dont la boulangerie Paquay, plus ancienne boulangerie encore en activité (quatre générations !). 

    Dans la cour située à côté de celle-ci, on trouvait au début du siècle... une usine électrique. Mangombroux disposait en effet comme Heusy d'une usine d'électricité. Elle était située dans la cour du maréchal-ferrant Andrès. Son dispositif était l'œuvre de Mr Detrembleur.

     En 1917, devant les difficultés qu'avait la commune de Heusy a conclure un accord avec la Société d'Electricité de l'Est de la Belgique, on vit se créer la Société Coopérative Electrique de Mangombroux qui se chargea d'éclairer le hameau. 

    Les installations électriques de l'ancienne boucherie Huby dataient encore de cette époque. On arrive ensuite à la place de la Limite. Une borne de pierre marque toujours la limite entre Stembert et Heusy dans le jardin de la maison portant le numéro 111.

    Les anciens se rappellent surtout l'agolina qui s'engouffrait sous terre à un endroit aujourd'hui recouvert par un parking macadamisé. 

     La ferme Martin (ancienne ferme Forthomme), dont l'origine est inconnue mais serait 'assez ancienne' d'après ses habitants actuels, a été construite en moellons semblables à la ferme Guérin et provenant donc probablement de la même carrière. Les jardins de cette ferme comprennent une grotte d'une profondeur approximative de 25 mètres ainsi que les vestiges d'une petite carrière dont les pierres servirent à paver la route menant de Jalhay à Belle-Croix. 





La ferme Petit-Simon et ses proportions inhabituelles, (coll. B. Maréchal) . 










     
Une procession (en 1922 ?). Cette photo exceptionnelle permet de constater l'absence de toute construction sur le côté nord de l'avenue Reine Astrid et de voir, outre la carrière de la rue Darimont, le début du chemin des Morts et la ferme Darimont à l'extrême droite du document. Cette ferme a été détruite et 'remplacée' par la rue du même nom. (coll. Bongard) 

      Face à l'avenue Jean Lambert, outre le bassin de natation déjà décrit, on trouve en retrait l'ancienne ferme Petit-Simon où l'on équarrissait les bêtes. Deux maisons plus loin, une habitation d'apparence anonyme rappellera bien des souvenirs aux . (très) anciens.

      Portant le numéro 210, elle était habitée par Camille Hennuy qui l'avait surnommée 'Villa des Angéliques' car il cultivait dans son jardin de nombreuses plantes dont l'angélique qui sert à la fabrication du pain d'épices, spéciali¬té verviétoise s'il en est. 

      La presque totalité de la production était vendue rue de Mangombroux où l'on fabriquait les pains d'épices Lecloux dans lesquels on retrouvait l'angélique sous forme de petits rectangles verts. 

      Mais l'angélique servait aussi à l'élaboration d'une liqueur que Camille Hennuy distillait lui-même. La pierre portant le nom de la villa a aujourd'hui disparu. 

      Enfin, la croix qui orne l'angle nord- est du carrefour a été installée par l'instituteur Scheller dans les années 50. Un peu plus haut (au numéro 119), une petite tannerie créée par M. Califice a fonctionné quelques années vers 1930. 

   La garage Thirion (n°232) fut à l'origine l'atelier de tonnellerie de M. Crosset. 






On débouche ensuite sur le carrefour de l'église dont les diverses branches feront l'objet d(une autre page.













     Toponymie : Les différentes dénominations qu'a portées l'artère principale de Mangombroux méritent un examen attentif. La route s'appelait autrefois avenue de Heusy et matérialisait la séparation entre les communes de Stembert et Heusy, ce qui justifia l'appellation officieuse de place de la Limite.

    En 1939, le côté Stembert fut appelé rue de de l'Agolina et le côté Heusy avenue Reine Astrid. A l'heure actuelle, la première dénomination ne désigne plus que les maisons situées entre la rue Wiony et la rue du Vélodrome.













Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire