Renier (rue)






   
  





Elle part de la rue des Raines, coupe la rue des Alliés, franchit la Vesdre et, par une âpre montée, se termine aux confins d’ Andrimont, où la rue du Mamelon-Vert constitue la limite entre Verviers et Andrimont. 

       
















     C’était l’ancien chemin vers Andrimont, au tracé incertain  qui partait de la porte d’Andrimont ou de l’Hôpital nouveau, lorsque Verviers était entourée de ses fortifications (1675). 

L’ancien hospice des vieillards, siège du musée principal de Verviers, est un des plus vieux bâtiments de la ville. Cédé à Renier en 1884, qui devient conservateur sans rémunération, il est repris dans l’inventaire du patrimoine monumental de Belgique. Construit entre 1661 et 1663, il dispose aussi d’une chapelle ajoutée en 1721


   Il doit son nom à la commune vers laquelle il achemine le passant : Andrimont. Andrimont (mont d’Andri ?) faisait partie du ban de Verviers ; son château fut démoli en 1825.

      Sa chapelle de Saint Laurent (1606) fut érigée en paroisse en 1730. Au 1er janvier 1977, cette commune fusionna avec Dison. 

     



A droite, à l’orée du chemin des Tailles, une fontaine (1829) est surmontée d’un Christ analogue à ceux des Grandes Rames et de la place Verte (Bourse).

      

  

         En montant, à gauche, on découvre les bâtiments de la Société des Jeunes Ouvriers et du Cercle Saint-Joseph, construits en 1891 ; sous le titre « rue Pierre Limbourg », on lira le rôle joué par celui-ci clans la création et le développement de ces œuvres.

      L’immeuble situé au coin Est de la rue Renier et de la rue des Alliés, porte sur sa façade, le millésime « 1668 », à ses ancres, ainsi qu’un cœur percé d’une flèche et un cercle surmonté d’une croix.

     
pont al cute
Au début du XX° siècle existait encore le bâtiment de l’octroi, à rentrée du pont Ce pont dénommé familièrement « pont d’Al-Cutte », construit en bois, en 1674 ; il fut modernisé en 1721 par l’utilisation de la pierre comme matériau ; enfin, l’année 1775 le vit restauré à cette occasion, une très jolie pierre millésimée en décora parapet ; elle est conservée au Musée. 


   
emplacement de l'octroi


    









     Mais, le bâtiment le plus remarquable de cette rue est l’hôpital nouveau, l’hospice des vieillards. 


    Le Magistrat (1658) offre un terrain situé en dehors des « petites Waines » (rue Renier), ce qui, complété de dons particuliers, va permettre, suite à l’autorisation du prince-évêque (1660 de poser la première pierre (1661) de l’Hospice des Vieillard.








    Les administrateurs des hospices civils Verviétois sous 1*Ancien Régime

Un gîte d'étape pour pèlerins aurait, selon Detrooz, existé à Verviers dès 1340.Sa vétusté amena son remplacement, vers 1575, par un autre bâtiment qui, bien transformé depuis lors, subsiste encore à l'angle des rues du Vieil Hôpital et des Souris.

     La fréquence des passages de pèlerins s'étant atténuée au fil du temps, on admit des malades et des blessés dans l'établissement, qui joua dès lors le rôle d'un dispensaire de soins plutôt que celui d'un hôpital, au sens actuel du terme. Exception faite des années 1627 à 1635, cet " Hôpital des pauvres passants", ou encore "Vieil Hôpital", fut placé sous la surveillance d'un "hospitalier", le plus souvent le fossoyeur. Un certain laxisme s'y installa, qui amènera la désaffectation de la maison en 1776. L'autorité était exercée par le Magistrat, mais cette fondation d'origine moyenâgeuse relevait tout autant des " Pauvres Communs ", soit de la paroisse.

    Tout différents seront les établissements créés après l'accession de Verviers au rang de Bonne Ville en 1651. L'initiative privée suscita ou créa une maison de retraite pour personnes âgées ( "Hôpital Nouveau"- 1668), un hôpital ( "Maison de Miséricorde", ou " Hôpital de Bavière" - 1737) et deux orphelinats ("Hôpital des Orphelins" - 1675 et "Hôpital de la Providence" - 1765). Les fondateurs de ces établissements comprirent qu'ils n'en assureraient la pérennité qu'en leur donnant le caractère d'institution publique. Ils agirent en conséquence et le Magistrat détint ainsi l'autorité sur ce patrimoine hospitalier, élabora ses règlements d'ordre intérieur, nomma ses administrateurs et, par leur intermédiaire, en assuma la gestion.

    En effet, le Magistrat ne pouvait ou ne voulait s'occuper d'une façon directe de la gestion de ces quatre hospices. S'il ne cessa d'affirmer son autorité suprême, il n'en délégua pas moins ses pouvoirs
La création d’un musée à Verviers. Pour Renier son  rêve se réalise en 1884, il vient d’avoir 66 ans, quand la Commission des Hospices achète le couvent des Sœurs franciscaines à Andrimont et y transfère les pensionnaires hébergés dans le bâtiment du pont d’al Cute, l’hospice des vîlès djins gratifié à l’époque d’Hôpital nouveau.



   



La première messe dans la chapelle dédiée à St Sébastien fut célébrée en 1668, et l’évêque bénit tout l’établissement, en 1669 ; son administration relevait du curé de Verviers et de l’autorité communale.

     Les Filles de la Charité de St Vincent de Paul y soigne:  les vieillards depuis 1677. 

    

   En 1880, l’Hospice des Vieillards fut transféré à Andrimont Des religieuses Franciscaines allemandes avaient été expulsées de leur pays par le Kültürkampf (1870) ; elles installèrent le couvent dans un nouveau bâtiment construit sur un mamelon Andrimont, où l’on accède par le haut de la rue des Six Cent Franchimontois et ex rue du Châtelet (1875).

     Lorsqu’elles rentrèrent dans leur pays, la Commission des Hospices civils de la Ville de Verviers acquit le bâtiment et le transféra (1881) l’Hospice devenu une maison de retraite susceptible d’accueillir cent vingt personnes. 

    Les plans sont dus à l’architecte Auguste Vivroux (1824-1889 ), auteur également, de l’Athénée royal, de l’Ecole des Textile . (Séroule), du pont du château des Mazures, à Pepinster, etc.

    Une riche argenterie et d’autres intéressants souvenirs de l’ancienne chapelle de la rue Renier, sont conservés. 

   Le bâtiment de la rue Renier subit des transformations au détriment de son cachet primitif; il devint le «Musée Renier » inauguré en 1884 (aujourd’hui Musée communal).

    La rue d’Andrimont devint la rue Renier, afin de perpétué la mémoire de l’archéologue et historiographe qui réunit tant de souvenirs du passé, les préservant ainsi de la disparition. Jean-Simon Renier naquit à Verviers, le 19 juin 1818; son Père était peintre décorateur, au numéro 17 de la rue du Marteau, proche de la place Saint-Paul. 

    Il fut peintre, dessinateur, poète, historien et archéologue distingué de notre bonne ville, pour qui il a tant œuvré dans ces domaines, surtout en tant que collectionneur. 

    Élève du Collège, devenu l’Ecole Industrielle, (cfr, rue du Collège et rue du Gymnase), il se signale rapidement par son talent de dessinateur, et son amour précoce des collections (autographes). 

    Pendant trois ans, il sera dessinateur industriel chez Désiré Houget (cfr. rue F. Houget). C’est Vieillevoye, directeur de l’Académie de Liège, qui encouragea sa vocation (1836) et une médaille de vermeil (1839) consacra son talent. Son séjour à Paris, aux Beaux-arts, est une seconde étape ; lui doit le chemin de croix de l’église de Stembert.

     En 1848, c’est le prix d’Archis, suivi du séjour à Rome, où il peint quelques tableaux. II est présent dans la ville éternelle lors des insurrections de Garibaldi dans les Etats pontificaux. 

    Il s’y crée des relations et il est notamment présenté au futur Pape Léon XIII, qui venait de quitter la nonciature de Bruxelles.

     C'est alors qu’il reproduit au trait, à la plume, les fresques Subiaco, que le pape Pie IX, grand mécène, fait imprimer; un exemplaire en sera offert à notre futur roi Léopold II ; il visite Naples et Pompéi (1852-53). 

    La mort de son père le décide à rentrer au pays, (1854), où cède lui procure le cours de dessin à plusieurs écoles de Verviers, il professera durant trente ans, ainsi que pendant trois ans au Collège de Herve. 

    Il peint l’« Immaculée Conception » pour l’église de Sourbrodt et un Christ bénissant pour l’église d’Onneux. Malheureusement, un incendie détruisit les combles du  Collège, lui donné par la Ville, et réduisit à néant tous ses souvenirs de Rome. 

    Il faut se replacer dans la mentalité de cette époque : J.S. Renier avait vécu à Rome les événements dont les Etats pontificaux étaient l’objet; dans les milieux catholiques, une très grande sympathie montait vers le pape Pie IX, compte tenu de l’engagement des zouaves pontificaux. 

   Tout comme tant d’autres villes, Verviers envoya à ce pape, une adresse de félicitations pour laquelle notre concitoyen recueilli six mille signatures verviétoises ; il les achemina au Vatican, avec un album portraits des princes-évêques de Liège et de la Vierge des Récollets, dessinés par lui. 

   Il organisa une exposition d’œuvres d’art recueillies à Verviers casée en l’hôtel de Jules de Grand’Ry. Collectionneur acharné des anciens souvenirs de notre cité, Renier lui légua ce que l’incendie de son logis lui avait laissé, en matière d’art et d’archéologie. 

   Le 10 août 1884, on inaugurait solennellement, en présence du bourgmestre Ortmans-Hauzeur, le Musée établi dans l’ancien hospice des vieillards (1661). Philanthrope, Renier présida, outre son poste de conseiller au bureau de bienfaisance, la « Société royale de Bienfaisance » (1888). 

   Dès la création de la «Société Verviétoise d’Archéologie et d’Histoire », il en fut le parfait président.

    Enfin, excellent historiographe, Renier consigna dans de ouvrages érudits, le résultat de ses recherches : l’industrie drapière, l’administration communale, Andrimont, Jalhay, etc., sans compter les catalogues des acquisitions du Musée Renier (aujourd’hui Musée communal).

     La mort le faucha à l’âge de quatre-vingt-six ans (1904). En 1930, une souscription publique permit de lui élever un monument sis en face du théâtre (cfr. cette rue)

    Auparavant, la rue d’Andrimont avait perdu son nom géographique pour faire place à celui de notre concitoyen. Ses traits furent également gardés, pour la postérité, par la peinture, en pied, grandeur naturelle, du peintre L. Philippet, de Liège (1895), tandis que son visage était tissé dans des tissus du à nos manufacturiers. 

   Son corps repose au cimetière de Verviers





Les installations de la Radio rediffusion, rue Renier. 


















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire