Pepinster (rue de)


          Prolongement de la rue Grand’Ville vers le pont du Purgatoire, c’est le tronçon séculaire de la route de Pepinster (d’où son nom), « lu voye de Pepinster » parallèle à la Vesdre. 

     Par la fusion de 1977, Wegnez étant absorbé par Pepinster, cette localité possède donc une limite commune avec Verviers. 

    Citée pour la première fois en 1348, Pepinster doit son nom au mot « ster », défrichement (Feller). Jusqu’à la révolution française, Pepinster faisait partie du ban de Theux, au pays de Franchimont. Son histoire est narrée par Georges Cornet, dans son ouvrage « Pepinster et environs, notice historique et guide touristique » (1950). 

   C’est en 1850 que Pepinster fut séparé de Theux et devint une commune distincte ; l’implantation du chemin de fer faisait de sa gare la tête de ligne vers Spa, ce qui contribua puissamment au développement de la localité.

   
C’est dans cette rue que naquit le peintre Emile Deckers, comme le rappelle une plaque apposée sur sa maison natale et ainsi conçue : « dans cette maison est né le 9 janvier 1885, le peintre Emile Deckers ». 

   Ses goûts pour le dessin et la peinture naissent dès son jeune âge, au contact, à Mont-Dison, du frère M.L. Marville ; il fréquente l’Académie à Liège où il se voit attribuer le prix Donnay et une bourse de mille francs ; après avoir remporté également divers prix à Paris, on le retrouve professeur à Huccorgne. A l’invasion allemande d’août 1914, il est milicien au fort de Barchon d’où il sera emmené en captivité en Allemagne avec ses frères d’armes ; sa santé altérée provoque son évacuation en Suisse où il retrouve son épouse, une Alsacienne, née Piot. 

   Son talent croissant sera marqué par son séjour en Algérie ; le soleil influencera toute son œuvre particulièrement variée. 

   
   

Portraitiste, il en est à sa millième toile de ce genre à son retour en Belgique : le roi du Maroc, des souverains africains, des émirs, etc. Nul mieux que lui ne sut interpréter l’ambiance africaine : tête de Berbères, danseuses arabes, paysages empreints du soleil du désert. Des fresques ornent la cathédrale des Pères blancs à Alger ainsi que d’autres églises.

    


     Il y forme des élèves. Après son retour au pays motivé par les événements d’Algérie (longue guerre et difficile après-guerre) il se fixe à Verviers (place Verte, 46) et continue son œuvre picturale : c’est le chemin de croix de l’église d’Ensival, remarquable par ses couleurs ; la Maison Communale d’Ensival conserve le tableau, réalisé avec cœur, des vieux pensionnaires de l’hospice. 

   De plus, la brochure du « Cercle populaire » (dont il est parlé sous le titre « Vélodrome ») éditée à l’occasion de son anniversaire (1885-1982) reproduit un tableau dû à l’artiste : un meeting à Ensival, sur le perron de la Maison communale, où l’on voit le député socialiste Demblon haranguant la foule, entouré des leaders de l’époque : Alexandre Duchesne, Jos. Dederich, Isidore Gouvy, Louis Pirard, Jean Mélin, Jean Malempré, etc. 

  Une longue maladie, supportée courageusement, mit fin à cette brillante existence, le 6 février 1968, à Verviers ; il avait 83 ans, et repose au cimetière d’Ensival. Il s’était lié d’amitié avec le leader algérien Ferhat Abbas qui, fin avril, soit deux mois après le décès du peintre, rendit visite aux siens à Ensival et y admira les œuvres dont nous venons de parler. Nombreux sont, non seulement les Ensivalois, mais les amateurs d’art, qui regrettent que le changement de dénomination des rues n’ait pas suscité la création d’une « rue Emile Deckers » ; il méritait cet honneur. 

  A propos de l’église, (cfr. ce titre) il est parlé de son chemin de croix, et à l’Hospice Ste-Elisabeth, le peintre a fixé (1934) les traits d’un groupe de pensionnaires. 

   Au n° 61, un millésime (1911) précise l’année de la construction du Cercle catholique. C’est dans cette rue que voisinent Y Hospice Ste-Elisabeth et le Home Mathilde Snoeck (du nom de sa bienfaitrice) fondé après la dernière guerre, qui, aujourd’hui, par suite des fusions de communes (1977) ont tous deux été repris par la C.P.A.S. de Verviers. 

  La première de ces institutions est due à François Depouhon (1869) (cfr. cette rue). 

   Au home Mathilde Snoeck, des couples âgés (une douzaine) jouissent d’une vie d’hôtel. Salle de spectacles cinéma et messe dominicale, théâtre, excursions, solarium, jardin, etc., adoucissent le sort de bien des vieillards, tant solitaires que mariés, dans ces deux maisons. 

   En 1962, le Roi Baudouin et la Reine Fabiola honorèrent ces maisons d’une visite dont le souvenir reste dans la mémoire tant des hébergés que du personnel.

























début de la rue  la Boulangerie - Patisserie P . Laurency dont l'enseigne est toujours visible sur le pignon de la maison (voir ci dessous).





















































L'hospice Ste Elisabeth, la propriété del Marmol, l'usine Albert Snoeck, Francval et la montée du Chereau



      Depuis des temps immémoriaux, une route passablement bonne conduisait de Liège à Chênée, par le faubourg d'Amercœur et Grivegnée.

    De 1733 à 1788, le gouvernement princier fit construire, par étapes, la route de Chênée à Francorchamps, par Beaufays, Louveigné, Theux et Spa. 

   Quant à la voie principale de la vallée de la Vesdre, elle n'était autre que celle qualifiée « chemin du Duc », impraticable en temps de crue de la rivière. Toutefois, le tronçon menant de Chênée à Chaudfontaine avait, dès l'année 1779, été pavé sur une largeur de 4 mètres 20 à 5 mètres. 

   En présence de l'accroissement continu des relations commerciales entre Verviers et la capitale, une association d'industriels et d'hommes d'affaires se décida, en 1818, à demander au gouvernement des Pays-Bas l'autorisation de construire, à ses frais, la route royale de la Vesdre, soit de Chaudfontaine à Theux, par Pepinster, avec un embranchement allant de Pepinster à Dolhain, par Ensival et Verviers, jusqu'à l'embranchement vers Eupen. 

   L'arrêté royal qui accordait la permission sollicitée fut signé le 22 juillet 1820 ; à la suite de quoi les travaux nécessaires ne tardèrent plus à être entamés.

  La route de Liège à Verviers put ainsi être inaugurée le 13 mai 1826. C'est le 25 septembre suivant qu'eut lieu l'adjudication publique des barrières, dont le produit devait servir à l'amortissement du capital souscrit et au paiement de l'intérêt (4 %) attribué à chaque action. 

   Le prix moyen pour l’établissement d'un kilomètre de route s’élevait à 15.300 francs, et le montant de l'entretien annuel était calculé à 238 francs par kilomètre également.

   Pour le tronçon passant sur le territoire d'Ensival, les pavés employés provenaient des carrières de Pepinster et de Flère (Cornesse) ; le sable était pris dans le lit de la Vesdre, et les matériaux d'empierrement étaient extraits du lieu dit Purgatoire (Wegnez).

    La rampe la plus remarquable du parcours de la route se trouvait dans la traversée de notre commune ; elle était de o m. 049 par mètre sur 318 mètres de longueur (1). Voici ce qu'écrivait le Journal de Verviers, N° 135, du lundi, 15 mai 1826, au lendemain même de l'inauguration de la dite route : 1826, 13 mai. — La nouvelle route de Verviers à Liège, par Pepinster, vient d'être ouverte au public ; elle change tout à fait notre district de position par la facilité des communications qui vont exister, comparée avec les difficultés que présentaient les anciennes. 

  En effet, les frais de transport, par roulage, de Verviers à Liège, étaient presque aussi élevés que ceux de Liège à Anvers ; le prix de la voiture de Verviers à Aix-la-Chapllle était presque le même que d'Aix-la-Chapelle à Cologne.

   Cette disproportion ne manquera pas de cesser bientôt. Elle était motivée sur ces mêmes difficultés, qui vont disparaître. Nous croyons, à cette occasion, faire plaisir à nos lecteurs en leur annonçant que nous tenons de source authentique que l’on va mettre en adjudication l'établissement d'un garde-corps, de parapets ou de bornes partout où il existe la moindre apparence de danger, et surtout en leur donnant le détail des diverses distances que va parcourir le voyageur de Verviers à Liège par la vallée de la Vesdre,  . .  

  Tout le monde sait que le même trajet par les montagnes de la Chartreuse, du Bois de Breux, de Wégimont, de Herve, etc., est de 29.600 aunes. 

  Ainsi la distance à parcourir par Pepinster est plus courte ; toutes les rampes sont évitées et lorsque l'empierrement aura encore été battu pendant une quinzaine de jours, il sera aussi roulant que le pavé et présentera moins de fatigue pour les pieds des chevaux. 

   L’on nous assure que les frais de barrières seront les mêmes, c’est-à-dire qu’il y aura six barrières, non compris le péage pour la traverse de la ville de Herve. 

  Mais y eut-il une barrière de plus pour compenser ce péage, et plus encore pour subvenir à l’entretien de cette quantité de ponts et de travaux d'art, alors même on ne pourrait contester les avantages inappréciables qui doivent en résulter. 

  Grâces soient donc rendues au souverain qui a daigné s'intéresser à cette belle entreprise, et honneur aux citoyens qui, par leur libéralité, leurs soins et leur persévérance, ont su lever les difficultés de toute espèce que présentait l’exécution.

  Déjà la route se prolonge de Pepinster à Theux, pour le trajet de Liège à Spa, Malmédy et Stavelot d’un côté ; de Verviers à Dolhain, elle se prolongera jusqu'à Aix-la-Chapelle par Eupen.

   Nous abandonnons à quelque plume facile et élégante le soin de nous donner les descriptions des charmantes contrées, des sites pittoresques que présente la vallée de la Vesdre, parsemée de villages, d'établissements de tous genres, d'usines, de châteaux, de champs fertiles jusqu'à présent inconnus et presque inabordables. Cette belle route de la vallée abordait Ensival au pont, créé pour elle, à l’endroit dit Purgatoire, sur la plaine caillouteuse appelée alors Lez-Fontaines. 

  Quelques humbles demeures ne tardèrent pas à s'installer en bordure de la nouvelle chaussée ; et c’est ainsi que prit naissance l’artère qui, de nos jours, est dénommée rue de Pepinster. 

  Les maisons les plus vieilles qu’il soit possible d’y rencontrer sont donc celles voisines du Préai, qui, seules, sont antérieures à la création de la levée ; puis quelques autres, construites entre 1830 et 1860, notamment l’immeuble qu’habita longtemps la famille William del Marmol. 

   
14 Hospice Ste Elisabeth et Hôme Mathilde Snoeck

C’est dans la même rue que furent élevés, plus tard encore, l’Hospice Sainte Elisabeth (n° 82), desservi par les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, et le local du Cercle Catholique (n° 61). 


   Les derniers terrains vagues ayant subsisté dans la rue jusqu’au début du présent siècle, sont ceux situés du côté Nord-Ouest, entre la rue Depouhon et le pont du Purgatoire, sur lesquels s’élèvent aujourd’hui les ateliers de construction de la firme Gardier frères et les installations de la société anonyme des Papeteries d’Ensival et de Malmedy. 


        Hospice Sainte-Elisabeth et le Home Mathilde Snoeck 










garage Servais





boulangerie Wathelet

30 Vers 1928  .Rue de Pepinster Café Franchimontois ( P . Renard ).

C'est au pont du purgatoire que ce  termine la rue de Pepinster














3 commentaires:

  1. Très ému par votre article j'ai vécu dans cette rue de 1959 à 2008...

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  2. bonjour..je m adresse a vous pour voir si vous auriez des infos sur des motos de marque (ideal) vendue par monsieur lahaye a pepinster...merci beaucoup...b.a.v

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